Par Touré Vakaba du Kabadougou

La salle des conférences de l’agence principal coopec d’Abobo a servi de cadre le Samedi 20 janvier dernier aux assises du bilan annuel du Syndicat National des Transporteurs Professionnels de Côte d’Ivoire (Syntpci), fondé et dirigé par le doyen Fofana Soumaïla, lui-même transporteur de carrière.

À cette occasion, partenaires et délégués syndicaux se sont retrouvés pour analyser et passer au peigne fin, la configuration administrative et le fonctionnement particulièrement controversé, voir opaque du Haut Conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d’Ivoire, présidé par Camara Ibrahim et régulièrement contrôlé par le sieur Diaby Ibrahim, son directeur général.

Après le passage au pupitre des partenaires en charge des maisons d’assurance et du fisc, qui ont expliqué et insisté au moyen de démonstration matérielle les mécanismes et modes opératoires de leurs différents services, ce fut le tour au DG du Haut Conseil, Diaby Ibrahim, de réaffirmer son soutien à ces partenaires, avant d’exhorter les transporteurs à accepter et appliquer dans leur quotidien, la digitalisation et la professionnalisation de ce corps de métier qui est le leur.


Il avait été précédé par le président Fofana Soumaïla qui s’était autorisé à rappeler l’ordre du jour avant de souhaiter la bienvenue aux convives venus des quatre coins d’Abidjan et de l’intérieur.

Curieusement remontés et aux abois, les délégués présents, ont collectivement dénoncé la gestion familiale et le fonctionnement carnavalesque du Haut Conseil en charge de la profession transport.

Ils ont notamment fustigé la main mise et l’autoritarisme des anciens membres du Syndicat National des Transporteurs de Marchandises et Voyageurs de Côte d’Ivoire (SYNTMVCI) de feu Kassoum Coulibaly, jadis pro PDCI-RDA, sur la vie et au détriment de l’intérêt général des transporteurs et syndiqués.

«Comment comprendre que sur par exemple 100 délégations, ce syndicat dispose à lui seul, 80 à 90 délégués ? Comment peut-on se faire confiance dans ces conditions là ?», se révolte un délégué qui regrette de n’avoir été autorisé à prendre la parole qu’après le retrait du DG Diaby Ibrahim de la salle. «J’aurais bien voulu que ce monsieur soit présent pour lui dire en face ce qu’il ne souhaite pas entendre (…)», s’est il Plain.

Dans une salle de conférence pleine comme un œuf, la colère était palpable au regard de l’ensemble ces adultes et responsables qui ont effectué le département et qui affichaient des mines de funérailles.

Ils ne sont pas du tout fier de l’étrange silence et la nonchalance du président Soumaïla Fofana, pourtant premier responsable du Syndicat National des Transporteurs Professionnels de Côte d’Ivoire, dont ils sont membres, incapable quand à lui, de dénoncer publiquement ce drame et d’en tirer leçon, expérience et enseignement.

«Dans presque toutes les villes au plan national, nos billets sont refusés à l’avantage des billets du Haut Conseil, qui n’en a pourtant aucun droit et aucune légitimité.
Et nos responsables sont assis, regardent sans rien faire. Dans ce cas de figure, soit il nous ont trahi, soit ils se partagent entre eux. Si c’est le cas, je pense qu’autant définitivement acter l’oraison funèbre de la profession transport en Côte d’Ivoire», lance avec dégoût ce syndiqué qui projette sa future reconversion à un autre corps de métier.

Ce délire professionnel a eu pour conséquence directe la démotivation des syndiqués et délégués qui ne trouvent plus nécessaire de s’approvisionner en billets issus des bureaux de syndicats.

Le délégué d’Issia par exemple, qui en a vécu des verts et des pas mûres dans sa localité, a tout simplement invité le président Fofana à prendre s’est responsabilités.
À Issia, San-Pedro et Tiapoum, les choses se sont passées différemment et la couleuvre difficile à avaler.

À Tiapoum par exemple, dans le Sud Comoé, «le sous-préfet a systématiquement refusé que notre syndicat vende des billets aux transporteurs», raconte un témoin. Cette affaire, dit on, qui avait défrayé la chronique, s’était à l’époque déplacée au cabinet du préfet qui aurait, ce jour là, énergiquement sermonné le président Fofana, rappelant à celui-ci sa place paradoxale de vice-président du Haut Conseil dont il dénonce avec véhémence, les turpitudes et irrégularités professionnelles.
Le président du Sntpci avait indiqué que les syndicats étaient libres de vendre leurs billets.

Au sortir de ces assises, délégués et divers participants n’ont pas manqué de rappeler leur ras-le-bol face à ce qu’ils qualifient de «forfaiture» et «d’impunité».
«Honnêtement, nous ne voulons plus de cette histoire de Haut Conseil qui n’est en réalité rien d’autre qu’une forfaiture, une organisation de copains et de militants du rhdp», a lancé M D, transport, 68 ans, déçu qu’il reste de l’étrange silence autour de ce «crime parfait».
Sans oublier également cette autre grosse victime, le Syndicat National des transporteurs terroristes de Côte d’Ivoire (SYNTTCI), pro RHDP, fondé par feu Yaya Fofana, alors membre fondateur du rda, autrefois rival du syndicat créé par Kassoum Coulibaly.

Des mains occultes se sont arrangées à créer la zizanie et la discorde au sein de cette association de sorte à éloigner loin de ses bureaux, son président statutaire, Fofana Soumaïla, reconnu par la justice de Côte d’Ivoire. Premier vice-président du Haut Conseil au moment de sa création, ce dernier avait déposé plus tard sa démission lorsqu’il avait constaté de «flagrantes irrégularités».

En claire, les transporteurs dénoncent une mafia et exigent le déménagement du Haut Conseil.

By AGM News

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