L’aide occidentale à l’Ukraine semble s’essouffler. La onzième réunion des alliés de Kiev à Ramstein n’a donné lieu à aucune annonce de nouvelles livraisons d’armes lourdes.

La Pologne et l’Allemagne vont installer un centre commun de réparation de chars au profit de Kiev. AllemagneGuerres et conflitsLes Etats-Unis ont promis il y a quelques jours de nouvelles munitions pour les batteries mobiles HIMARS fournies aux Ukrainiens. Autrefois spectaculaire, la réunion de la cinquantaine d’alliés de l’Ukraine, sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne s’est achevée ce vendredi.

Si les représentants ukrainien, polonais et allemand sont tombés d’accord pour mettre en place un centre de réparation commun en Pologne pour « l’ensemble de la flotte de chars Leopard 2 » fournie à l’Ukraine, aucune nouvelle livraison d’armes lourdes significative n’a été annoncée à l’issue de cette réunion présidée par le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, et de son chef d’état-major, Mark Milley.Une pause dans les nouvelles livraisonsCe centre de réparation sera utile pour permettre de repartir au combat ceux des chars Leopard II qui seront touchés lors de la grande contre-offensive ukrainienne prévue pour la fin du printemps ou le début de l’été. Berlin a promis en février d’autoriser ses alliés à envoyer à Kiev une centaine de Leopard II, considérés comme parmi les meilleurs du monde, en sus des 18 qu’il a lui même acheminés fin mars. La Pologne a aussi envoyé 14 Leopard II. Une demi douzaine d’autres pays en ont promis chacun quelques uns.LIRE AUSSI :Quatre choses à savoir sur le Leopard II Mais force est de constater que ce centre de réparation représente peu en comparaison des annonces des onze précédentes réunions à Ramstein consacrées, à partir d’avril 2022, à la coordination des fournitures d’armes lourdes alliées. Les participants se sont contentés, jeudi et vendredi, de « passer en revue les différentes capacités, systèmes et fournitures dont les Ukrainiens ont besoin pour reprendre davantage de terrain », selon les mots du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. La dernière réunion, en janvier, avait aussi donné lieu à des annonces en net recul sur celles très élevées de décembre.Un sentiment d’essoufflement sans doute moins lié à une lassitude des alliés qu’à la difficulté de trouver encore beaucoup de matériel disponible sans dégarnir trop leurs propres capacités de défense. Le matériel doit être utilisable de surcroit rapidement par les Ukrainiens. Les dirigeants américains ont ainsi botté en touche quand ils ont été interrogés sur la fourniture d’avions de chasse F16, réclamée par Kiev. Une problématique illustrée par celle des blindés français: si les chars légers AMX 10 AC promis par Paris fin 2022 sont bien arrivés récemment en Ukraine, on ne voit plus quels blindés la France pourrait fournir, et notamment pas ses chars Leclerc, trop sophistiqués et difficile à maintenir.Kiev n’est toutefois pas reparti complètement bredouille de Ramstein, puisque Washington avait annoncé peu avant la réunion une nouvelle aide de 375 millions de dollars, ainsi que, séparément, l’envoi prochain d’une autre aide à l’Ukraine, la trente-sixième depuis le début de l’invasion le 24 février 2022, sans en préciser le montant. Elle sera composée essentiellement de munitions pour les batteries mobiles Himars.La quarantaine de pays soutenant l’Ukraine face aux envahisseurs russes, c’est à dire les trente membres de l’OTAN, ainsi que le Japon, l’Australie, la Corée du sud, la Finlande et la Suède, ont déjà fourni 72 milliards de dollars d’aide militaire à Kiev depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022. Kiev avait annoncé mardi avoir reçu, quatre mois après le feu vert de Joe Biden, ses premiers systèmes de défense antiaérienne Patriot, de conception américaine, considérés comme les plus efficaces mais aussi les plus coûteux du monde.Yves BourdillonQuelles clés pour s’adapter dans un environnement complexe ?Comment réagir face aux défis de la transition énergétique ? Comment se positionner dans un environnement économique et politique instable ? Comment exploiter au mieux les opportunités d’innovation dans chaque secteur ? Au quotidien, à travers nos décryptages, enquêtes, chroniques, revues de presses internationales et éditos, nous accompagnons nos abonnés en leur donnant les clés pour s’adapter à un environnement complexe.Je découvre les offresNOS VIDÉOS

By AGM News

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