Après une longue attente, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ont été annoncés en début d’après-midi par le président de la Commission nationale de recensement des votes, le juge Demba Kandji, devant des dizaines de journalistes ce jeudi 28 février.
Macky Sall arrive largement en tête avec 58,27% des voix (2,5 millions de voix), contre 20,5% pour le principal opposant et ancien Premier ministre Idrissa Seck. Loin derrière, Ousmane Sonko obtient 15,67% des voix, suivi par Issa Sall, avec 4,07% et Madické Niang, avec 1,48%.
L’annonce de ces résultats provisoires s’est déroulée dans un climat politique difficile. Depuis dimanche, la majorité annonçait la réélection de Macky Sall dès le premier tour, alors qu’Idrissa Seck était persuadé d’être qualifié pour le second tour.
« Nous rejetons fermement et sans aucune réserve ce résultat. Nous ne ferons aucun recours devant le Conseil constitutionnel », indique un communiqué signé d’Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang et Issa Sall et consulté par l’Agence France-Presse.
Le Conseil constitutionnel sera chargé d’annoncer d’ici huit jours les résultats définitifs de ce premier tour de la présidentielle.
Majorité absolue
Macky Sall a donc réussi son coup KO : emporter la majorité absolue des suffrages des citoyens.
C’est d’abord le résultat d’une campagne menée tambour battant. Le président candidat n’a rien laissé au hasard.Une véritable machine de communication a été mise en place : Il a sillonné le pays, 21 jours sur tout le territoire, des meetings géants – 1 par jour -, des moyens importants comparés à ses quatre adversaires.
Une autre tâche, complexe, l’attend. Macky Sall qui veut être « le président de tous les Sénégalais » rappellent ses collaborateurs va aussi devoir relancer le dialogue politique, apaiser les tensions, pour gouverner sereinement. Ce résultat est aussi dû à un jeu d’alliances mené par le chef de l’Etat depuis les législatives. La coalition Benno Bokk Yaakaar a emporté le plus vieux parti du pays, le Parti socialiste, dans cette alliance. De l’avis de certains opposants comme de certains observateurs, Macky Sall a tout fait pour assurer sa réélection, également facilitée par l’absence de deux candidats que sont Karim Wade et Khalifa Sall.
Macky Sall, ancien ministre d’Abdoulaye Wade, né à Fatick, sera donc au pouvoir de nouveau pendant cinq ans. Il compte mettre en place la deuxième phase de son plan « Sénégal émergent », son plan d’investissements publics dans le pays, de construction d’infrastructures. Autre défi du président : restaurer le dialogue politique, le consensus sénégalais. Un dialogue devenu quasi-impossible, ont relevé certains observateurs.
Pour l’heure, le président sortant doit désormais attendre les résultats définitifs de ce premier tour.