Russie 2018 / La France sur le toit du monde

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Les Bleus de l’équipe de France, vainqueurs 4-2 de la Croatie en finale, sont champions du monde !

 

1998 – 2018 : vingt ans après, l’équipe de France redevient championne du monde ! Face à une Croatie qui aura accompli un formidable tournoi, Griezmann, Pogba et Mbappé, tous buteurs, ont permis aux Bleus d’aller chercher une deuxième étoile (4-2). Historique et tout simplement incroyable.

Le jour de gloire est (encore) arrivé !

Il y aura tout eu, tous les sentiments. (Beaucoup) d’angoisse, des Bleus méconnaissables dans l’engagement en première période, un arbitrage vidéo qui a tout changé, des Croates loin d’être fatigués comme annoncé, dix minutes complètement folles (59e – 69e) où d’un titre quasi assuré, la France redescendait vite sur terre, avant une délivrance finale. Certains vont sûrement mettre du temps avant de le croire : mais, oui, l’équipe de France est bien championne du monde pour la deuxième fois de son histoire. Après 1998, les Bleus de Pogba, Mbappé et Griezmann succèdent aux Zidane, Thuram et Djorkaeff. La bande de Didier Deschamps est venue à bout de la Croatie sur un score fleuve (4-2).
Une première période miraculeuse.
Que cette équipe de France a fait peur à ses supporters. Visiblement apeurés et presque tétanisés par l’enjeu, Pavard et les siens perdaient quasiment tous leurs duels dans le premier quart d’heure. Le pressing haut des Croates gênaient énormément le milieu français. Heureusement, Umtiti, tour de contrôle de très haut niveau sur cette finale, veillait. Sur sa première véritable opportunité, la France ouvrait la marque sur un but contre son camp de Mandzukic qui, au duel avec Varane, prolongeait le coup franc de Griezmann dans ses filets (1-0, 17e). Un premier miracle qui était rapidement douché par la belle égalisation de Perisic qui, d’une belle demi-volée puissante après avoir effacé Kanté, punissait logiquement les Bleus (1-1, 28e). Alors que la physionomie restait la même et que Mbappé et consorts étaient toujours autant dominés dans l’engagement, la France repassait devant grâce à l’arbitrage vidéo. Sur un corner, Perisic déviait une tête de Matuidi de la main dans la surface. Griezmann transformait (2-1, 38e). À la mi-temps, la Croatie menait bien 7-1 au nombre de tirs, mais ce sont bien les Bleus qui étaient en tête.
Pogba et Mbappé pour le break, Lloris pour une nouvelle frayeur.
Après le repos, comme face à l’Argentine, les Bleus vivaient une période complètement folle pour faire le break avant d’assommer son adversaire. Au milieu du terrain, Pogba lançait Mbappé dans la profondeur. Le Parisien alertait Griezmann en retrait qui remettait pour Pogba. Après une première frappe contrée, le joueur de Manchester United trompait Subasic d’un tir du gauche devant Modric (3-1, 59e). Un troisième pion suivi d’un quatrième, l’oeuvre de Mbappé. Hernandez, auteur d’un petit festival sur son côté, éliminait plusieurs adversaires avant de servir son jeune attaquant dont ma frappe du droit croisée faisait mouche (4-1, 65e). Le ciel était alors plus que dégagé pour une seconde étoile. Sauf que Manzukic réduisait rapidement l’écart grâce à une énorme erreur de Lloris, qui tentait le crochet devant son but face à l’attaquant de la Juventus Turin (4-2, 69e). Les entrées de Nzonzi, Tolisso et Fekir étaient bénéfiques aux Bleus qui ne tremblaient pas vraiment pour conserver le score et monter sur le toit du monde.
Un sang-froid et une précision dans le match le plus important de sa carrière. Antoine Griezmann n’a pas réalisé une finale extrêmement flamboyante dans le jeu, mais il a été impliqué sur les trois premiers buts de son équipe, rien que ça. Il y a d’abord ce coup franc parfaitement botté pour mettre Mandzukic à la faute. Puis ce penalty, maîtrisé après plus de trois minutes d’interruption pour attendre la décision de la vidéo et de Monsieur Pintana. Avant cette dernière passe pour Pogba et le but du break. Pour, au final, quatre buts et deux passes décisives au cours de la compétition. Après une phase de poules où il aura inquiété tout le monde, «Grizou», vainqueur de la Ligue Europa en mai dernier, aura finalement joué un rôle prépondérant dans ce titre de champion du monde. Gravé à tout jamais.
Prendre quatre buts dans une finale de Coupe du monde, c’est évidemment beaucoup trop pour espérer soulever le trophée. Auteur jusque-là d’un Mondial de haut niveau, où ses prestations lors des séances des tirs au but avaient été remarquées, Subasic a quasiment fait faillite sur cette finale. Si ce n’est cet arrêt face au TGV Mbappé en début de seconde période (52e), le Monégasque n’aura pas été décisif sur sa ligne. C’est aussi, et peut-être surtout, dans ces moments qu’on reconnaît aussi le talent d’un immense gardien. Noté 4 par FF, Subasic, 33 ans, n’aura pas réussi à briller dans le match le plus important de sa carrière. Mais lui et sa sélection pourront être fiers de ce parcours exceptionnel.
Timothé Crépin