BROU THIÉMÉLÉ YVES EST PRÉSIDENT DE LA MPESCI/VICE PRÉSIDENT DE L’ACI
Être jeunes et engagés peut parfois s’avérer un défi de tous les jours. Manque de crédibilité, manque d’expérience, manque de maturité et de recul. Sans oublier le trop plein d’énergie, d’impatience et d’ambition. Un juste milieu bien souvent difficile à trouver, justifiant l’éloignement de ceux pourtant désireux de s’engager à hauteur de leur âge et de leurs compétences.
Et pourtant, la jeunesse est la plus belle des promesses : elle est universelle, imprévisible, intemporelle. La jeunesse est surtout forte, déterminée, passionnée. Tel est justement le message que je veux porter : celui d’une jeunesse engagée, consciente de ce qu’elle vaut comme de ce qu’elle veut et désireuse d’être considérée à sa juste valeur.
Notre constat est double : la difficulté avec laquelle la jeunesse ivoirienne tente aujourd’hui de se faire entendre lorsqu’elle prend l’initiative de se mettre en action ; l’inutilité des oppositions politiques de principe, sectaires et purement politiciennes, à l’heure où la Cote d’ivoire a besoin de mesures fortes pour se redresser. Aujourd’hui, 51% des ivoiriens âgés de 18 à 35 ans considèrent que les hommes politiques sont corrompus dans leur quasi-totalité. Comment redorer l’image d’une classe politique décrédibilisée dans son ensemble par ceux qui incarnent l’avenir ?
Finalement, la jeunesse ivoirienne est aujourd’hui en perte de repères et d’espérance. Peu nombreux sont ceux entretenant l’espoir de voir leur avenir se dessiner avec facilité. Rares sont les jeunes consolidant leur croyance en une société capable de se rehausser et d’affronter les difficultés de ces mois et années passés, comme de ceux à venir. Les chiffres parlent d’eux même : 66% des Ivoiriens âgés de 16 à 30 ans ont ainsi le sentiment qu’au sein de leur pays, la jeunesse a été marginalisée et exclue de la vie économique et sociale.Pour autant, chacun d’entre nous doit pouvoir garder confiance. Car si la jeunesse n’incarne plus l’avenir, qui pour le faire ? Nous, jeunes, devons aujourd’hui plus que jamais être, non pas simples spectateurs, mais acteurs de notre temps. Le climat actuel ne permet plus de s’adonner à des querelles inutiles. Nous devons chacun agir afin de redresser notre pays et le rendre encore plus fort, afin de pouvoir faire face aux nouveaux enjeux qui s’annoncent et construire notre avenir. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, nous, jeunes engagés, avons osé.
A travers ces mots nous appelons les jeunes ivoiriens à une véritable prise de conscience et d’engagement. Nous avons vu en 2010 des jeunes se faire tuer, d’autres tuaient eux même, des jeunes qui quittaient leurs familles respectives et biens d’autres choses. Ne laissons pas l’histoire se répéter. Mettons nous en mission et ne laissons pas 2020 nous faire plonger dans le K.O. A tous les militants des associations estudiantines et scolaire du pays (FESCI, AGESCI, CEECI, LIGES), le pays vous appelle. On l’a dit : il ne peut avoir d’école nouvelle sans démocratie et paix véritable. Nous sommes l’avenir du pays alors ne soyons pas complice de ce qui va nous rattraper demain. Levons nous et agissons, sensibilisons partout afin de ne pas sombrer dans le K.O. dans 11 mois. Ensemble parlons de paix et invitons nos dirigeants à organiser les élections dans la sincérité et en respectant les lois et en appelant l’opposition à la sagesse. Car si le pire arrive ce sont les étudiants qui paierons le prix. Mieux vaut prévenir que guérir. Chers ainés ne restez pas donc dans le silence mais prononcez-vous en invitant à l’unité des jeunes ivoiriens.
Comme le disait en son temps Thomas Mann : « Etre jeune, c’est être spontané, rester proche des sources de la vie, pouvoir se dresser et secouer les chaînes d’une civilisation périmée, oser ce que d’autres n’ont pas eu le courage d’entreprendre. ». C’est avec cette précieuse spontanéité que nous entendons justement apporter notre pierre à l’édifice.
Conservons cette fougue et agissons, ensemble, pour construire demain !
Brou Thiémélé Yves