Une contre-expertise médicale établit que les conditions d’interpellation seraient la seule cause de la mort d’Adama Taroré. Me Yassine Bouzrou appelle les magistrats à « en tirer toutes les conclusions ».
Le rapport précédent avait été réalisé par des médecins incompétents. Ce n’est pas péjoratif, c’est seulement qu’ils n’avaient aucune compétence concernant les pathologies rares mises en avant. Ils ont donc fait une expertise sur des maladies qu’ils ne maîtrisent pas, à la différence des nouveaux experts qui sont eux des spécialistes de ces pathologies. Je pense qu’on doit mettre de côté l’expertise précédente car elle a été réalisée par des médecins qui ne maîtrisaient pas ces notions. La deuxième chose, c’est que l’expertise précédente affirmait qu’Adama Traoré était mort car il avait couru 400 mètres en 15 minutes. Au-delà des questions médicales, il y avait déjà une interrogation légitime car il est assez simple de comprendre qu’on ne peut pas mourir en courant 400 mètres. Cette expertise était de très mauvaise qualité avec des experts qui n’avaient pas les clés, les réponses et qui ont certainement bâclé ce travail pour nous dire qu’Adama Traoré était mort après avoir couru.
Que va changer ce rapport à la procédure judiciaire ?
Ce rapport a été transmis dans les délais prévus par la loi. Cette expertise de synthèse a été réalisée par plusieurs experts. Donc, logiquement, dans un État de droit, si les magistrats décident d’appliquer la loi et de respecter les textes en vigueur, ils n’ont pas d’autre solution que de prendre en compte ce rapport médical extrêmement important et d’en tirer toutes les conséquences. Aujourd’hui, nous demandons aux magistrats de respecter la loi, c’est-à-dire d’entendre les gendarmes en ce qui concerne les violences, car l’information judiciaire est ouverte notamment de ce chef, et bien sûr de tirer toutes les conclusions de cette expertise…