Mercredi 05 janvier 2021 | Mardi dernier, des opérateurs de la filière thon, se sont donnés rendez-vous à l’hôtel Azalaï d’Abidjan Marcory, espérant pouvoir donner leur point de vue sur un décret pris en conseil de ministres, mercredi 22 décembre 2021, fixant les modalités de plafonnement du prix du « faux thon », généralement appelé « poisson garba ».
Partisans de ce décret controversé qui fait des vagues, des mareyeurs, au moyen d’une conférence de presse qu’ils se sont autorisés à partager avec des Journalistes locaux, ont applaudi des deux mains ce nouveau décret auquel ils clament apporter tout leur « soutien ».
Quelle explication serviriez-vous à ceux qui soutiennent que toute cette affaire serait partie d’une sale ardoise d’environ deux milliards (2.000.000.000 FCFA) que l’entreprise Inter Océan n’aurait pas pu rembourser ? a interrogé le reporter de AGMNEWS.
À cette interrogation pertinente, les sieurs Kafando Issa, Jules Tano et Tagro Muller, respectivement directeur général de Océane Trading, directeur des opérations chargé des affaires extérieures à Inter Ocean, gérant des établissements Tagro, se sont, durant plusieurs minutes adonnés à des explications et démonstrations fleuves, sans avoir clairement, et matériellement démentis l’accusation.
Favorables à ce décret conflictuel, ces hommes d’affaires, qui seraient en « mission » pour une entreprise italienne dénommée Airone, auraient, « au moyens de nuisants artifices et de preuves infondées, conduit le gouvernement ivoirien à apprécier une histoire inventée de toutes pièces, faisant allusion à un certain risque de pénurie de « poisson garba » qui n’aurait pourtant jamais existée.
« (…), en tout état de cause, ce décret pris ainsi, ne règle en rien la concurrence, il serait plutôt enclin à provoquer une pénurie précoce du poisson garba, vu qu’aucun navire ne bat pavillon ivoirien. En plus, les prix pratiqués par les autres ports sont totalement au dessus de ceux proposés par le décret. Ex : Ghana 659 FCFA/kg ; Sénégal 600 fcfa/kg » a expliqué Soumahoro Farikou, président du conseil d’administration de la fédération des commerçants de Côte d’Ivoire (FENACCI), député maire d’Adjamé, adhérent influent du rhdp, parti au pouvoir. L’homme politique promet tout mettre en œuvre, pour espérer changer les choses. « Même s’il faille rencontrer le chef de l’État, nous le ferons » a-t-il conclu.
« De ce qui précède, les mareyeurs sont unanimes que ce décret est inopportun et inadapté par rapport à l’objectif recherché par l’état. On ne peut pas se baser sur de la spéculation et les faux calculs pour fixer un prix, sans avoir approcher et écouter les véritables acteurs de la filière. C’est inacceptable. Les mareyeurs penchent plutôt pour une solution concertée afin de dégager une décision consensuelle et applicable…et nous nous donnerons les moyens pour emmener les tutelles impliquées à une table de discussion (…) », a conclu le premier responsable des commerçants de Côte d’Ivoire, en l’occasion d’une précédente rencontre avec les journalistes, dans un complexe hôtelier, logé sur le périmètre du port de pêche.
Rappelons qu’une rencontre similaire avec la presse, il ya une semaine, avait eu lieu à Cocody vallon, relative au même sujet.
À cette occasion, Tourey Mamadou, un opérateur influent de la filière, avait également expliqué l’inoportunité d’un décret qui pourrait pousser de nombreux acteurs à mettre la clé sous le paillasson.
« Ni le navire, ni le poisson qu’il transporte ne vous appartiennent pas, et c’est vous qui fixez le prix de la marchandise et les modalités de son fonctionnement, comment cela peut être possible ? C’est aussi cela, l’incompréhension dans cette affaire (…) », avait martelé l’homme d’affaires qui a une maîtrise relative de la situation qui prévaut en ce moment au port de pêche d’Abidjan, autour du « poisson garba ».
De Bonne source, nous apprenions que le gouvernement attendrait la fin de ce qui a l’allure d’un interminable tintamarre, pour reconsidérer ce décret qui aurait été rédigé à la hâte, sur la base de déclarations mensongères…et dont l’unique objectif viserait, à terme, d’arrondir des intérêts personnels.
TOURÉ Vakaba