S’aventurer au « cimetière des indigents d’Abobo », c’est prendre de gros risques

Abidjan | Le spectacle est dégouttant! Le cimetière dit des indigents d’Abobo, passe sans nulle doute pour l’un des lieux sacrés des plus dangereux de la ville d’Abidjan. Les crises sociopolitiques successives en ont été pour beaucoup dans cette spirale de délabrement avancé. C’est du moins ce que racontent de nombreux individus retrouvés sur place. A la vue des lieux, notre équipe de reportage qui a pris le risque de s’y transporter, est demeurée sans voix. Dans ce silence assourdissant, avec un éclairage public inexistant, parsemé de hautes herbes sauvages, la peur arrive à l’emporter au détriment de la sérénité et de la concentration.

 » Lorsque les délinquants achèvent de commettre leurs forfaits, c’est ici qu’ils se retrouvent et se font passés pour des personnes venues pour un enterrement…avant de fondre dans la nature, en direction du sous quartier Kennedy. Malheureusement, CCDO  ne rentre pas ici. Ils gare au seuil de l’entrée principale et se mettent à dormir (…) », raconte Seydou Kaboré, la quarantaine révolue.

En claire, le cimetière qui est censé être un endroit de repos et de recueillement est devenu au fil du temps, un sanctuaire de prédilection pour des délinquants et autres racailles de toutes espèces. Une fois la nuit tombée, des témoins racontes que des criminelles sans foi ni loi, s’y aventurent, en la faveur de la pénombre, pour disent-ils se livrer à une activité dégoûtante qui consisterait à éventrer les tombes pour y sectionner des organes de défunts, ou pour y introduire un objet.  C’est l’un des lieux de sépulture des plus importants de la capitale économique ivoirienne. Comme tous les autres cimetières, celui-ci est sous le commandement de la direction de l’environnement et du développement durable, notamment, sa sous direction de l’action environnementale. Au fond de ladite direction, sont logés les services des pompes funèbres ainsi que celui en charge des activités funéraires. Le district autonome d’Abidjan compte cinq (5) cimetières. Deux (2) au sud de la ville, à savoir Koumassi et Port-Bouet, trois au nord, Abobo, Williams ville et Yopougon.

Sur cette image fixée sur place par nos reporters, deux individus munis de pelles et de pioches circulent curieusement au même rythme que cette dame, accompagnée de son frère cadet, venus pour des prières mortuaires

Ces cimetières sont gérés par des concierges et chacun d’eux coordonne les activités de plusieurs entités. Une équipe technique est chargée de l’entretien du cimetière, une chargée des enterrements, une avant dernière, purement administrative ainsi qu’une dernière dont le rôle consiste à enregistrer le flux des corps qui y sont admis. Pour couronner toutes ces activités, des fonctionnaires de police issus d’un commissariat spécial logé dans un quartier résidentiel de la commune de Marcory, ainsi que des agents de la police municipale, tous du ressort du gouvernorat

Vandalisé durant la crise post électorale, l’éclairage public reste depuis longtemps inexistant, dans l’indifférence totale du District et de la municipalité

d’Abidjan, ont respectivement à charge de sécuriser les cérémonies mortuaires et les mouvements humains sur ces différents sites de sépulture. Pourtant, il ne se passe pas de jour, sans qu’il ne soit signalé des cas d’agression physique contre les justiciables qui se rendent régulièrement sur les demeures de défunts, occasion de dire des prières mortuaires.  « Les personnes en charge de la sécurité, passent le claire de leur temps à jouer aux damiers. C’est comme ça ici. les parents qui arrivent sont obligés de se faire accompagner, sinon… ». dixit D.A, venu inhumer son neveu cet après-midi là. « S’ils savent que vous êtes des journalistes en reportage, ils peuvent commanditer une agression contre vous hein! Soyez prudent! » a-t-il prévenu!

Une enquête de TOURÉ Vakaba

Rédigé par

AGM News

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