Abidjan | Par TOURÉ Vakaba
Ils sont plusieurs dizaines à se plaindre du non paiement du montant de leurs prestations par la Direction ivoirienne des examens et concours, au terme de leurs activités opérationnelles de l’année dernière. À l’instar de certains qui ont eu à apporter des fournitures diverses, bien d’autres qui excellent notamment dans le sanitaire, fulminant de colère, semblent désespérément au stade des regrets, pour avoir disent-ils travaillé, sans rien avoir en retour.. Cet opérateur économique, responsable d’un établissement de la place et qui a exigé son strict anonymat, revient dans ce document unique, sur les détails saillants de leur chaotique collaboration avec la direction en charge des examens et concours de la République de Côte d’Ivoire. Extrait!
« En 2018, courant janvier/février, la Fonction Publique ivoirienne lançait un appelle d’offres pour les prestations liées aux concours et examens organisés par le ministère. Pour notre part, nous y avons souscrit et avons été retenus comme prestataires dans le domaine de la biologie pour la campagne 2018. Le 27 mars de la même année, la visite médicale a démarrée sur le site d’Adjamé et dans certaines villes de l’intérieur pour certains d’entre nous. Nous pensons avoir rempli notre part de contrat, jusqu’à la date du 02 juin incluse. Durant les réunions préparatoires, il nous a été demandé de faire notre point et de dresser nos factures en vu d’être payés. Nous avons après cela, approché la Direction des examens et concours qui nous a demandé de patienter. Courant juillet, le refrain n’a pas vraiment varié. Mais pendant ce temps, nous restions en contact avec les responsables espérant savoir un jour la raison de leur empêchement à nous payer nos factures. Ils ne nous ont jamais donné une réponse concrète. Sauf que plus tard, ils vont demander que chacun des prestataires leur adresse une facture proforma qui explique dans les détails, le travail qui fut fait. Jusqu’à fin juillet, nous avons passé cette étape, et depuis, les choses en sont demeurées là, jusqu’à Avril 2019. C’est à la suite de cette accalmie que nous avons été conviés à un entretien présidé par le directeur des examens et concours, Kouassi Brice lui-même. Celui-ci a affirmé qu’à l’issue des examens et concours de l’année dernière, qu’il s’était rendu aux élections chez lui où il était candidat aux provinciales et que par conséquent, il n’avait pas eu le temps de résoudre les factures des prestataires. Il avait demandé que nous acceptions ses excuses à l’adresse de l’ensemble des prestataires, et disait s’engager à inscrire ce montant au budget 2019. Une procédure qui devait pourtant avoir été faite avant même le démarrage effectif des examens et concours de l’armée dernière. Ensuite, toujours à l’occasion de cette concertation, le directeur avait dit avoir remis les pièces comptables en rapport avec le contentieux, à son directeur des affaires administratives (DAF). C’est donc à la suite de cela que nous nous sommes adressés à ce dernier qui m’a fait l’honneur de me recevoir trois fois. La première fois, c’était pour lui expliquer le contexte. Curieusement, il avait répondu n’avoir rien reçu comme dossiers ou informations à ce sujet. Il a en effet souhaité que je le lui rappelle plus tard. Il n’avait pas manqué de me demander s’il existait un contrat entre moi et la direction. J’ai répondu par l’affirmative. Quand à la part de signature de la direction, elle semble ne pas exister. Puisque chaque fois que nous avons exigé ce contrat portant leur part de signature il nous ont toujours renvoyé à plus tard. La direction à pourtant martelé à chaque occasion, que celui-ci existait, mais nous n’en disposons aucune preuve à ce jour. Au secrétariat de cette même direction où nous sommes passés, on nous a toujours répondu que ce contrat n’était pas encore disponible. Je ne sais pas si c’est de l’arnaque, mais c’est ce qu’ils nous ont toujours répondu. Donc, la seconde fois je suis allé en sa rencontre, c’était pour lui remettre une copie de ce contrat (non signé par la direction) que le secrétariat nous avait remis. Le Daf semblait occupé et avait demandé que je passe une prochaine fois. La troisième et dernière fois que je suis passé à son bureau, il a expliqué qu’il n’était pas encore officiellement saisi de ce dossier. Il soutien n’avoir pas reçu de dossiers dans ce sens. Il a même rappelé que ne disposant pas de budget à ce sujet, qu’il s’étonnait pourquoi c’est à lui qui revenait de payer la note. Nous sommes donc dans l’étonnement! Le directeur nous informe que c’est le Daf qui doit payer. Ce dernier se défend n’avoir reçu ni ligne budgétaire, ni instructions, sur la base desquelles il doit pouvoir s’appuyer pour nous payer. Vous n’imaginez pas pourtant la pression et toute cette souffrance durant les opérations. Ajouter à cela, ces nombreux fournisseurs sur notre dos, jours et nuits. Ils ont été tellement exigeants dans la mise en oeuvre de cette activité que nous y avons engloutis beaucoup d’argent, car nous y avions cru. Il fallait être à jour au quotidien pour rendre ce service. Il a fallu en supplément de tous ces efforts, mobiliser vingt (20) bancs et deux (2) bâches pour recevoir les nombreux candidats, bien avant tout démarrage. Nous avons contracté d’énormes dettes et ne demandons qu’à être payés. C’est tout!>>.
À lire la colère de l’homme d’affaires, il est fort certain de penser que de sérieuses menaces pèsent sur la tenue effective des examens et concours, pour le compte de l’année en cours.
C’est en chœur que tous demandent l’intervention active du Gouvernement, pour taire une si dégoûtante affaire, en passe de jeter l’opprobre sur les nombreux efforts du chef de l’État, qui continue de se donner des moyens pour bâtir une Côte d’Ivoire où seule la Bonne gouvernance a droit d’être citée.
T.V copyright Juin 2019