Ce qu’il faut retenir de la conférence annuelle de Poutine

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Bilan économique russe positif, éventuelle reprise avec l’Occident, situation catastrophique à Gaza, objectifs et conditions de paix en Ukraine: voici les principaux sujets abordés par le Président russe lors de sa conférence télévisuelle qui a duré quatre heures.
Vladimir Poutine a tenu ce 14 décembre une conférence de presse télévisée, séance marathon de questions-réponses de quatre heures avec des journalistes et des citoyens. Au total, le chef de l’Etat a répondu à 67 questions. Sputnik Afrique récapitule les sujets clés abordés lors de l’événement.
L’économie russe se porte bien
La croissance économique en 2023 est attendue à 3,5%, et « la chute de l’année dernière prend sa revanche », a-t-il souligné.
La force de l’économie russe est « suffisante pour non seulement se sentir en confiance, mais aussi pour avancer ».
La production industrielle en Russie est en hausse, le système bancaire est stable.
Le taux de chômage est tombé à 2,9%, niveau jamais produit dans l’histoire du pays;
L’inflation en Russie pourrait s’accélérer jusqu’à 8% d’ici la fin de l’année, mais les autorités prennent des mesures pour la maîtriser;
La dette publique extérieure russe a diminué, passant de 46 milliards de dollars à 32 milliards de dollars, et les entreprises privées remboursent également leurs dettes à un rythme soutenu.
Les objectifs de l’opération militaire en Ukraine
« La paix régnera lorsque nous aurons atteint nos objectifs », qui « ne changent pas », a indiqué le chef du Kremlin.

Le Président russe a qualifié le conflit avec l’Ukraine de « guerre civile entre frères ». « La volonté effrénée de l’Otan de se rapprocher de nos frontières a conduit aux tragédies que nous vivons actuellement », selon lui.
La question de la dénazification est toujours d’actualité.
Kiev ne veut pas parvenir à un accord de paix, la Russie est obligée de prendre d’autres mesures.
Depuis le début de la contre-offensive ukrainienne, la Russie a détruit 747 chars et 2.300 véhicules blindés des forces armées ukrainiennes.
Kiev pousse ses soldats à l’extermination, l’armée ukrainienne elle-même affirme que c’est une route à sens unique.
Au total, il y a 617.000 militaires russes au front, dont 244.000 mobilisés.
« Je suis sûr que la victoire sera à nous », a-t-il résumé.
Les États-Unis mènent une « politique impériale », l’UE n’est pas autonome
La normalisation des relations avec l’UE et l’Occident en général ne dépend pas seulement de la Russie. Ce n’est pas Moscou qui a gâché les relations avec l’Occident, a-t-il rappelé.
L’Union européenne a considérablement perdu de son indépendance et prend des décisions à son propre détriment. Ainsi, plusieurs dirigeants européens se posent en tant que général de Gaulle, mais en pratique réalisent la politique du maréchal Pétain, qui collaborait avec les nazis pendant la Seconde guerre mondiale.
« Quant aux États-Unis, nous sommes prêts à nouer des relations avec eux. Nous pensons que les États-Unis sont un pays important et nécessaire dans le monde, mais cette politique impériale, absolument impériale, leur fait obstacle. Même pour nous », a-t-il dit.
Les États-Unis doivent apprendre à respecter les autres pays et rechercher des compromis plutôt que de faire pression par la force et les sanctions.
Pour le moment, il n’existe pas encore de conditions fondamentales pour construire des relations avec les États-Unis, a-t-il fait savoir.
En outre, Vladimir Poutine dit  » espérer  » un accord avec les États-Unis au sujet des Américains détenus en Russie. Les conditions d’un tel retour doivent être mutuellement acceptables.
Il a abordé ses contacts avec le Président français Emmanuel Macron. Le chef du Kremlin s’est dit ouvert aux contacts, mais c’est le locataire de l’Élysée qui a, à un moment donné, cessé de communiquer avec lui.
Situation à Gaza
« Ce qui se passe dans la bande de Gaza est une catastrophe », a-t-il déclaré en appelant à créer les bases fondamentales d’un règlement israélo-palestinien et de résoudre la question de la création d’un État palestinien.
La Russie est prête à ouvrir son hôpital dans la bande de Gaza, mais Israël ne l’accepte pas encore. De plus, Moscou envisage d’augmenter ses livraisons de médicaments vers l’enclave.
Il a mis en avant le rôle important que joue le Président turc Recep Tayyip Erdogan dans le dossier.
En termes de destruction, le conflit en Ukraine n’a rien à voir avec ce qui se passe dans la bande de Gaza, a-t-il assuré.
Le sport est tombé sous l’influence des élites politiques occidentales
Le Président russe a qualifié les actions des fonctionnaires internationaux olympiques envers la Russie de déformation des idées de Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques. Récemment, le Comité international olympique (CIO) a décidé d’imposer aux sportifs russes et biélorusses de participer sous bannière neutre aux JO 2024 de Paris.
Le CIO est devenu trop dépendant des sponsors et risque d’ »enterrer le mouvement olympique », selon lui.
Vladimir Poutine dit être contre les appels à suspendre les athlètes israéliens, le sport devrait être en dehors de la politique;
Il est nécessaire d’analyser attentivement les conditions posées par le CIO pour l’admission des athlètes russes aux Jeux olympiques.
Les conditions du CIO peuvent artificiellement « débrancher » les sportifs russes des Jeux olympiques. Dans ce cas, une « décision équilibrée » sur la participation est nécessaire.
Relations russo-chinoises
En outre, Vladimir Poutine a souligné le niveau sans précédent de la coopération entre la Russie et la Chine. Ainsi, le volume d’échanges commerciaux a dépassé les 200 milliards de dollars en 2023.
Hausse de l’islamophobie
Le maître de Kremlin a dénoncé les manifestations de l’islamophobie dans le monde, qui, selon lui, relève du nationalisme et résulte de la politique de certaines élites politiques.
Sabotage des Nord Stream
Les Américains seraient derrière le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022, a-t-il dit.
« Si l’Europe ne reçoit pas suffisamment de gaz, ce n’est pas notre problème. Nous n’avons pas fermé les gazoducs, nous n’avons pas fait exploser Nord Stream », a-t-il ajouté.
Questions insolites
Le rendez-vous télévisuel ne s’est pas déroulé sans questions insolites. Ainsi, Poutine a été interpellé par son propre sosie qui demandait s’il était vrai que le Président avait beaucoup de doubles.
De plus, une demoiselle a posé la question si l’intelligence artificielle pouvait remplacer les parents et les grands-parents. « Personne ne peut remplacer la grand-mère », lui a assuré le Président russe.
Enfin, la présentatrice lui a demandé qui voulait-il être quand il était enfant. Un pilote, a répondu Poutine.