Faire semblant d’oublier Guillaume Soro peut il résoudre le problème ?
✍️ Par Toure Vakaba du Kabadougou
Évitez surtout de susciter ou d’alimenter de petites causeries débats le concernant, dans vos bureaux, à l’heure du travail, si vous êtes employés de l’administration publique car Guillaume Soro et le président de la République ne sont plus camarades, et l’affaire reste étrangement très sérieuse.
Après avoir fait capituler tous ces durs à cuir, qui lui administraient, jadis la peur et l’insomnie, Guillaume Soro Kigbafori , depuis sa position à l’extérieur, reste désormais l’unique ivoirien à mesure de s’opposer, d’inquiéter ou de donner du fil à retordre à l’administration Ouattara, qui peut jubiler désormais sur un territoire où elle n’a vraisemblablement plus aucun adversaire.
Faire semblant d’oublier Guillaume Soro peut il résoudre le problème ?
Il sont nombreux qui l’ont oublié ou qui font semblant de l’oublier car le croyant politiquement mort fini. Même une publication le concernant sur la toile, peine bien souvent à arracher des «likes» ou commentaires. Guillaume Soro qui esquisse encore un large éventail de restes, est pourtant loin de sa retraite politique.
Intelligent, relativement froid et cultivé, Guillaume Soro est celui qui dispose du capital, pour pouvoir dégonfler et mettre à plat les torses de ses adversaires politiques.
Tous, y compris le président de la République, le savent.
Tapis depuis trois ans à l’extérieur pour «tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national», l’ivoirien, député de Ferkéssedougou ( extrême-nord ivoirien), est manifestement frappé d’un «mandat d’arrêt» qui courre depuis 23 décembre 2019.
Dans la foulée, il se trouve que cet ancien chef démissionnaire du perchoir ivoirien, entre 2012 et 2019, reste également visé par une «information judiciaire» pour «détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliards de FCFA (2,25 millions d’euros)».
Les jours et heures suivants, de nombreux partisans du susnommé avaient été appréhendés et logés dans des centres de détention à travers le pays. Depuis ce feuilleton rocambolesque, Guillaume Soro est désormais seul face à son destin personnel et politique qui semblent s’effondrer au fil du temps.
Son projet de candidature qui devrait le conduire à prendre part à la présidentielle de l’année suivante n’était donc plus qu’un lointain souvenir.
On se souvient qu’au moyen d’un tweet, Guillaume Soro avait alors dénoncé «la brutalité inacceptable des forces de l’ordre» contre ses partisans.
Premier ministre du pays entre 2007 et 2012, l’ancien patron des forces nouvelles et architecte en chef de l’arriver aux affaires de l’actuel chef de l’État ivoirien, Guillaume Soro Kigbafori n’est pas prêt à renoncer à sa lutte politique.
Muet depuis un moment, histoire de donner chance, force et puissance à une diplomatie qui se profile dans l’ombre, l’ancien camarade du président reste attaché à sa volonté de briguer la fonction présidentielle qu’il croit logiquement être à sa portée, eu égard à une carrière politique intimidante, bavarde et largement volumineuse.
C’est certainement la raison pour laquelle le «mandat d’arrêt international», longtemps adressé à Interpol (police internationale européenne) peine étonnamment à produire des recettes. Guillaume Soro, ce colis précieux, devenu [enfin] une sorte d’otage d’un business diplomatique, paraît ainsi un «butin», intéressant pour l’administration occidentale, maître des illusions et du chantage à grande échelle, quant il souhaite notamment obtenir d’un dirigeant africain, ce qu’il veut.
«C’est la France qui détient alors l’interrupteur. Elle peut à tout moment décider de rallonger le séjour européen du patron de Génération et peuple Solidaire (GPS), tout comme exiger d’Abidjan , l’abandon des charges retenues contre l’ancien président de l’Assemblée nationale», note un intellectuel africain, particulièrement intéressé à ce vilain contentieux.
De bonnes sources, les choses devraient s’arranger et le remuant parlementaire, syndicaliste à la base, devrait prendre toute sa part dans ce long et difficile reconstruction nationale.
Au nom de la tolérance, au nom de la réconciliation !