đź”´ CĂ”TE D’IVOIRE | N’DOUCI [BROUBROU]: Des orpailleurs clandestins font la loi!

Les malfrats opèrent impunément, dans l'indifférence absolue et totale de l'administration locale.

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Par TOURÉ VAKABA envoyé spécial

C’est une des affaires criminelles des plus ahurissantes qui a cours Ă  Broubrou, petit village logĂ© Ă  Ă  une vingtaine de kms de N’Douci, chef lieu de Sous-prĂ©fecture. La voie qui y mène est en chantier et les travaux de reprofilages battent leur plein. La poussière est au rendez-vous et les vĂ©hicules de transports de personnes et de marchandises restent Ă  dĂ©sirer.

ArrivĂ©s hier jeudi en fin de mâtinĂ©, drapĂ©s de poussière, les lèvres assĂ©chĂ©es, nous avons dĂ©couvert une petite localitĂ© calme, manifestement timide. L’information qui nous y emmène reste saisissante! Une foule d’individus, essentiellement d’origine ghanĂ©enne, solidement Ă©quipĂ©s de matĂ©riel de pointe rĂ©pondant, est depuis plus d’une annĂ©e, dĂ©ployĂ© sur le fleuve Bandama, pour y soustraire de l’Or, dans une impunitĂ© Ă  donner froid dans le dos.

Les minutes qui suivent, notre guide dont nous gardons volontairement l’identitĂ© pour des raisons de sĂ©curitĂ©, accepte de nous conduire sur les rives du fleuve, d’oĂą nous avons pu apercevoir les dĂ©linquants et leur arsenal, en pleine activitĂ©, perchĂ©s Ă  la surface de l’eau. Pour en savoir sur ce crime d’une rare cruautĂ©, dont l’État de CĂ´te d’Ivoire reste la première victime, nous retournons au village pour en savoir d’avantage.

Les personnes que nous interrogeons restent prudentes et demandent protection. « Si vous voulez que je vous donne quelques informations, je voudrais que nous-nous Ă©loignons du village… », nous confie N.B. « …Broubrou est en ce moment très divisĂ© sur la question de savoir s’il nous faut les laisser faire ou les chasser. Il y en a qui perçoivent des pots-de-vin qui sont pour…et d’autre restent dĂ©terminĂ©s Ă  les repousser. La population très divisĂ©e est sur le pied de guerre, car, malmenĂ©e et opposĂ©e en deux gros blocs, prĂŞts Ă  en dĂ©coudre Ă  tout moment (…) ».

« La direction locale des mines, appuyĂ©e de la force publique, s’Ă©tait transportĂ©e ici, il y’a plusieurs mois, au fin de toucher du doigt la situation. Ils ont eu des entretiens avec les dirigeants du village et avait par la suite procĂ©dĂ© Ă  des interpellations », a-t-il martelĂ©. Ă€ entendre cet anonyme, ces suspects avaient Ă©tĂ© convoyĂ© sur TiassalĂ© oĂą ils avaient Ă©tĂ© placĂ©s sous « mandat de dĂ©pĂ´t ». « …et depuis, plus rien, leurs comparses s’y sont Ă  nouveau dĂ©ployĂ©s, dans l’indiffĂ©rence assourdissante du chef et de ses notables, narguant Ă  la limite, une population aux abois. », explique-t-il.

Comment expliquer le laxisme de l’administration locale, face Ă  un si grave phĂ©nomène qui fait perdre Ă  l’Etat ivoirien des ressources sonnantes trĂ©buchantes, incalculables. Comment expliquer leur impuissance face Ă  des orpailleurs clandestins sans scrupules. Notre enquĂŞte continue, au fin de situer les responsabilitĂ©s.