Par TOURÉ VAKABA envoyé spécial
C’est une des affaires criminelles des plus ahurissantes qui a cours à Broubrou, petit village logé à à une vingtaine de kms de N’Douci, chef lieu de Sous-préfecture. La voie qui y mène est en chantier et les travaux de reprofilages battent leur plein. La poussière est au rendez-vous et les véhicules de transports de personnes et de marchandises restent à désirer.
Arrivés hier jeudi en fin de mâtiné, drapés de poussière, les lèvres asséchées, nous avons découvert une petite localité calme, manifestement timide. L’information qui nous y emmène reste saisissante! Une foule d’individus, essentiellement d’origine ghanéenne, solidement équipés de matériel de pointe répondant, est depuis plus d’une année, déployé sur le fleuve Bandama, pour y soustraire de l’Or, dans une impunité à donner froid dans le dos.
Les minutes qui suivent, notre guide dont nous gardons volontairement l’identité pour des raisons de sécurité, accepte de nous conduire sur les rives du fleuve, d’où nous avons pu apercevoir les délinquants et leur arsenal, en pleine activité, perchés à la surface de l’eau. Pour en savoir sur ce crime d’une rare cruauté, dont l’État de Côte d’Ivoire reste la première victime, nous retournons au village pour en savoir d’avantage.
Les personnes que nous interrogeons restent prudentes et demandent protection. « Si vous voulez que je vous donne quelques informations, je voudrais que nous-nous éloignons du village… », nous confie N.B. « …Broubrou est en ce moment très divisé sur la question de savoir s’il nous faut les laisser faire ou les chasser. Il y en a qui perçoivent des pots-de-vin qui sont pour…et d’autre restent déterminés à les repousser. La population très divisée est sur le pied de guerre, car, malmenée et opposée en deux gros blocs, prêts à en découdre à tout moment (…) ».
« La direction locale des mines, appuyée de la force publique, s’était transportée ici, il y’a plusieurs mois, au fin de toucher du doigt la situation. Ils ont eu des entretiens avec les dirigeants du village et avait par la suite procédé à des interpellations », a-t-il martelé. À entendre cet anonyme, ces suspects avaient été convoyé sur Tiassalé où ils avaient été placés sous « mandat de dépôt ». « …et depuis, plus rien, leurs comparses s’y sont à nouveau déployés, dans l’indifférence assourdissante du chef et de ses notables, narguant à la limite, une population aux abois. », explique-t-il.
Comment expliquer le laxisme de l’administration locale, face à un si grave phénomène qui fait perdre à l’Etat ivoirien des ressources sonnantes trébuchantes, incalculables. Comment expliquer leur impuissance face à des orpailleurs clandestins sans scrupules. Notre enquête continue, au fin de situer les responsabilités.