Par TOURE Vakaba 🟥 Initiateur d’un important atelier dédié à la cause des journalistes, notamment des journalistes d’investigation, la direction ouest-africaine de Reporters Sans Frontières (RSF) s’est séjournée à Abidjan les 28 et 29 octobre.
Activement soutenue par des organisations professionnelles majeures telles l’union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) et la puissante union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA), le sénégalais Sadibou Marong qui dirige la section ouest, a fait fort en réussissant à regrouper autour d’une table dans la mégalopole ivoirienne, journalistes, avocats, défenseurs de la liberté de la presse, libres penseurs…
Durant deux jours, les panelistes ont fait le point sur l’état des arrestations de journalistes et journalistes d’investigation au sahel et dans la sous-région, aborder les stratégies et les bonnes pratiques de suivi par des avocats de la situation des journalistes qu’ils défendent ou qu’ils ont défendu, et enfin élargir le réseau d’avocats.
«Les journalistes, notamment d’investigation, en Afrique de l’Ouest paient souvent le prix fort pour leurs enquêtes et révélations, et sont victimes de persécutions, d’attaques physiques et d’arrestations arbitraires. (…)», à noté Reporter Sans Frontières, par la voix de son représentant Afrique de l’ouest, à l’entame de la première journée.
À terme, RSF compte «mettre en place un réseau d’avocats pour proposer aux victimes, une assistance juridique nécessaire en cas d’arrestation arbitrage ou de nécessité de saisir des institutions judiciaires régionales».
«Je voudrais surtout féliciter et remercier Reporters Sans Frontières (RSF), pour avoir pris cette initiative et d’avoir voulu associer l’UJPLA aux présents travaux (…)», à rencheri Yao Noël, président exécutif international de l’UJPLA, une des plus importantes organisations professionnelle agissant en matière de contrôle et de surveillance de la sécurité des journalistes et de la liberté de la presse sur le continent.
«Pour l’UJPLA, la liberté passe par la l’égalité et la responsabilité. Aucune liberté, aucune sécurité ne peut avoir lieu ou s’exercer dans l’illégalité, l’irresponsabilité (…). Ces rappels permettent d’appeler les journalistes au traitement professionnel, honnête, sérieux et crédible de l’information», à conclu le président Yao Noël.
De la journée d’ouverture au jour suivant, Maîtres Ould Salem, Moussa Sarr, Koné, Roseline Aka Seripka, Pkadé, Traoré, Houssou Brice, tous des avocats venus respectivement du Niger, Sénégal, Côte d’Ivoire, Togo, Guinée Conakry, Bénin, Mali, ont tour à tour pris la parole pour partager leur expérience dans le suivi des cas de journalistes arrêtés ou attaqués.
L’idée de la création d’un collectif d’avocats est née à l’issue d’une consultation organisée en février 2024 à Lomé, au Togo. Maître Elom Kpadé, qui a fait le déplacement d’Abidjan, defenseur avéré de cette initiative, est celui la même qui a défendu les confrères Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du bi-hebdomadaire et média en ligne L’Alternative lors de leurs procès à Lomé.
A pris part aux travaux, Merveilles Tazou, membre du Centre Allemand d’information en Afrique.
L’atelier à pris fin hier mardi suivant, en milieu d’après-midi.