✍️ Par Toure Vakaba
On s’y introduit comme on peut, on peut s’y balader où résider, et on a la liberté de s’en aller, incognito, le plus tranquillement du monde, quand on veut, sans même avoir été (très généralement) formellement identifié. C’est cela la Côte d’ivoire !
Ici, le pays d’hospitalité est semblable à un far way, un noman’s Land. On y reçoit tout le monde, peut importe son état de santé physique ou mentale, peut importe ses défauts et qualités, son passé criminel et ordurier, ses frasques et crimes politiques ignobles, indécents et cauchemardesques que le truand peut traîner intimement depuis ses terres, avant de se transporter chez nous et élire cachette.
Ici, on s’en tape éperdument ! Les frontières sont trouées, édentées, et le parvenu, inconnu et méconnu des consuls, mutuelles et associations de son pays d’origine, a l’opportunité de faire fortune par tous moyens, en tous lieux et toutes circonstances. Il est même bien souvent absent de tous les fichiers, police, gendarmerie, douanes, fiscs, c’est un véritable terroriste, un fugitif qui n’est utile que pour son pays d’origine et les siens, mais particulièrement dangereux pour son lieu d’asile.
Il a curieusement la possibilité de se passer de la justice pour se faire établir la carte nationale d’identité de la République de Côte d’Ivoire. Il ne dispose donc pas de titre de naturalisation et il n’y a personne pour le débusquer et l’interroger. Le délinquant peut s’autoriser à se livrer à ses lugubres affaires sans que personne ne s’en inquiète. Certains, très audacieux, ont le culot de s’inscrire sur les listes électorales…et la vie peut continuer, y a aucun problème.
En direction de leurs patries respectives, Ils peuvent transférer toute une foule de devises, les fruits de leurs revenus, obtenus dans la pure illégalité et peuvent rouler carrosse, narguant bien souvent l’ivoirien et sa «très sérieuse» administration. Certains peuvent se vanter d’avoir des carnets d’adresses bien fournis, donc relativement solvables.
Ils ont accès à tous les services et peuvent parler à tout le monde…ce qui n’est guère le cas du citoyen ivoirien lambda. Encerclé qu’il reste par un arsenal pénal, celui-ci demeure un justiciable en puissance, tracé et surveillé de toutes parts. Sa liberté est clairement limitée.
Des scélérats, issus de cette catégorie d’étrangers, sans foi ni loi, peuvent même se qualifier à tabasser du flic, et puis y a rien ! Comme punition, la racaille peut se refaire un semblant de moral dans une cellule aménagée pour la circonstance, donc en la hauteur de la puissance de son portefeuille, et en ressortir seulement quelques jours plus tôt, dans la discrétion absolue.
C’est l’Eldorado ici ! Une des rares terres au monde où le riche est étrangement incapable d’indiquer lumineusement au banquier, les origines de son pognon. Le pays s’inscrit il dans ce club très dégueulasse et contesté de paradis fiscaux ?
Même si je ne dispose pas de donnés matériels, je pari que notre pays reste indiscutablement ce sanctuaire où le milliardaire peut froidement dissimuler son fric à domicile, dans ses toilettes, dans ses murs ou dans un coin du jardin, rien que pour échapper aux regards agressifs et intimidants de pauvres indiscrets et de l’administration fiscale.
Une nation qui est incapable d’apprécier et de résoudre sa gouvernance migratoire n’a aucune possibilité d’assurer ou de garantir une sécurité descente à son territoire et à son peuple. La question se pose et reste d’extrême actualité. Notre pays est visité par trop d’étrangers, et il est temps de stopper. C’est un véritable massacre qui consume notre société. En l’occasion de ce scandale assourdissant, l’administration territoriale dispose d’un rôle clé et déterminant à jouer.
Attaquer la question migratoire en Côte d’Ivoire est malheureusement perçu par bien de personnes et de milieux fermés, comme un «attentat en la sûreté de l’État», sinon, nous disposons aussi des propositions claires et nettes à porter au sommet !