Les discordes entre pays européens, États-Unis et autres dans la volonté d’assurer une sécurité collective après la Première guerre mondiale ont abouti à l’émergence du fascisme et au déclenchement de la Seconde guerre mondiale, a déclaré ce mercredi 14 aout le directeur du Service de renseignement extérieur russe Serguei Narychkine lors de la table ronde consacrée au 80eme anniversaire du début de la Seconde guerre mondiale.
La Seconde guerre mondiale a commencé le 1 septembre 1939 avec l’intervention de l’Allemagne nazie en Pologne.
«Il y a 80 ans, les actions irresponsables d’un certain nombre de pays européens ont poussé le monde vers le début de la guerre la plus sanglante dans l’histoire de l’humanité. En célébrant le centenaire de la fin de la Première guerre mondiale, plusieurs historiens russes avaient souligné l’imperfection du traité de Versailles signé à l’issue de la Première guerre mondiale. Celui-ci a été fondé sur le principe d’inégalité, les soi-disant grandes puissances telles que le Royaume-Uni, La France, les États-Unis qui ont fait passer leurs intérêts avant ceux d’autres acteurs des relations internationales. Et ce déséquilibre n’a plus tard pas permis de construire une sécurité collective sur le continent européen. C’est ce déséquilibre entre les intérêts qui a fait émerger le nazisme allemand et le fascisme italien», a déclaré Narychkine.
Lors de l’évènement a eu lieu la présentation d’un courrier d’archive du Président de la Russie «URSS – Allemagne: 1932-1941», rédigé en collaboration avec la fondation «Histoire de la Patrie» et l’Institut historique allemand de Moscou. Publié par «La littérature historique», le livre contient des documents d’archive de Joseph Staline et du Politburo du parti communiste déclassifiés de 2006 à 2015 dans l’archive du Président de la Russie.
«Les documents rassemblés dans ce recueil confirment que ce n’était pas l’Union soviétique, mais le Troisième Reich qui avait initié le pacte de non-agression du 23 août 1939 qui a notamment défini des zones d’influence. Pour la partie soviétique, c’était une solution de fortune alors que les autorités de notre pays ne croyaient pas à une paix solide avec l’agresseur. Les documents de l’archive du Service de renseignement étranger le prouvent», affirmé Serguei Narychkine.Il a également souligné que les tentatives de certains pays de mettre au pas le monde entier étaient vouées à l’échec. «Nous avons l’histoire pour en retenir les leçons. L’une de ces leçons principales est que la volonté de gouverner le monde mène à un inévitable désastre aussi bien que les tentatives d’assurer sa propre sécurité aux frais d’autres. C’est la confiance et le réalisme dans les relations internationales qui permettront une paix solide et durable sur la planète», a conclu le chef de renseignement extérieur russe.