Par TOURÉ VAKABA
Il restera sans nulle doute une personnalité militaire exceptionnelle, au parcours unique, inédit. À lire son chemin de vie, on est tenté de se frotter le visage plusieurs fois, pour se mirer par la suite, dans un curriculum vitae riche en poids et en volume. Qui est vraiment celui qui trône en la tête du très intimidant Parquet militaire d’Abidjan depuis deux décennies ? AGM News à tenté une incursion insolite dans l’univers très fermé d’un légaliste sans pareil.
Né à Arrah (extrême est ivoirien), Kessi Kouamé Ange Bernad, de sa véritable appellation à l’état civil, naquis un matin du 26 septembre 1961, soit un an après la proclamation officielle de l’indépendance de Côte d’Ivoire.
Tout commence à l’aube de l’année 1968 ou cet adolescent , muni seulement d’une ardoise et une craie, posera pour la première fois, son cartable dans une classe de la petite école catholique de garçons d’Arrah. Un enseignant missionnaire l’accueil et l’installe auprès de bien d’autres de son âge venus essentiellement des contrées environnantes.
Intelligent et assidu, le petit écolier grandit et progresse, pour se retrouver six ans plus tard, soit en l’entame de l’année 1974, au collège moderne d’Abengourou.
Particulièrement brillant, Ange se distingue et se voit orienter en 1981, au prestigieux lycée technique, logé dans le quartier présidentiel d’Abidjan Cocody. Il part de cet établissement avec en poche un baccalauréat série B, issu des sciences économiques.
Nous sommes en 1984, le lycéen, à 23 ans seulement, présente une licence d’économie appliquée.
De 1985 à juin 2013, le jeune Kessi Kouamé ange Bernard fera une maitrise en économie des entreprises ; un diplôme d’étude approfondie (DEA-économie privée, recherches opérationnelles) ; un diplôme du cycle supérieur de l’administration de la marine, dans la ville de Cherbourg en France, d’où il revient major de sa promotion ; diplôme du cycle supérieur (option magistrature) obtenu à l’école nationale d’administration d’Abidjan (ENA). ; Master en droit maritime, un diplôme obtenu en l’Institut de droit international pour la défense décroché dans la ville de Dills Newport, au États-Unis ; formation avancée en droit international, droit humanitaire, droit international des opérations militaires et justice militaire comparée ( MLDP/ILOMO) ; diplôme de justice naval de Newport, Rhodes Island, au États-Unis.
De l’année 1987 à celle menant à 2018, le brillant académicien étonne de par son parcourt manifestement étonnant. Il ira de promotion en promotion.
Enseigne de vaisseau de deuxième classe (sous lieutenant 1987) ; Enseigne de vaisseau de première classe (lieutenant 1988) ; lieutenant de vaisseau (capitaine 1994) ; capitaine de corvette (capitaine 2000) ; capitaine de frégate (lieutenant colonel 2005) ; capitaine de vaisseau (colonel 2012) ; capitaine de vaisseau major (colonel major 2016) ; Contre-amiral (général de brigade 2018).
Le magistrat militaire croupit désormais sous le poids de ses solides galons et insignes militaires, obtenus de haute lutte cérébrale.
De 2001 à 2018, il est respectivement fait chevalier dans l’ordre du mérite ivoirien, obtient la médaille des forces armées, il est fait officier de l’ordre du mérite, et ensuite, officier du mérite maritime.
Et ce n’est guère tout ! Courant 1999, il reçoit, surpris, une lettre officielle du haut commandement de la très respectée gendarmerie sénégalaise, pour sa brillante participation au séminaire sur la sécurité transfrontalière, organisée en juillet de la même année par le « Défense Institute of International Legal Studies (Dills Newport) au États-Unis.
Le temps faisant son chemin, le haut gradé, du haut de son impressionnant parcours, devient très important, respecté et théoriquement incontournable.
Kessi Kouamé Ange Bernard est sollicité de partout, histoire de partager sa gigantesque et riche expériences sur la justice militaire, le droit international humanitaire et le droit de guerre, mais aussi, d’en apprendre d’avantage.
C’est ainsi que d’Abidjan à Niamey, via Fort Leavenworth (Kansas, USA), Dakar (Sénégal), Rhodes (Grèce), Montréal (Canada), San Remo (Italie), Windhoek (Namibie), Tunis (Tunisie), Québec City (Canada), Lilongwe (Malawi), Lisbonne (Portugal), l’officier général, doublé de sa qualité de haut magistrat, participera notamment à diverses réflexions se rapportant aux crimes et à la profession militaire.
On pourrait noter entre autre, un important stage sur les enquêtes anti détournement et corruption à Montréal ; un séminaire de la société internationale de droit de la guerre à Rhodes ; un séminaire de formation de l’institut de droit international pour la défense, sur la justice militaire, effectué en Abidjan ; un forum international sur les enjeux du droit militaire en Afrique, à l’initiative de US-Africom, en mars 2013 à Lilongwe ; Un congrès de la société internationale de droit militaire et de droit de la guerre à Lisbonne ; une conférence régionale sur l’impunité, l’accès à la justice et les droits de l’homme dans le contexte des nouvelles menaces visant la paix et la sécurité en Afrique de l’ouest et au sahel à Niamey ; une conférence du centre d’études de droit militaire à Bruges en Belgique ; paneliste, représentant la Côte d’Ivoire au forum mondial sur la justice à la Haye.
Eminent membre de la société internationale de droit militaire et de droit de la guerre, Kessi Kouamé Ange Bernard reste également un instructeur en droit international humanitaire.
Ajoutons à cela, les charges d’études que le fonctionnaire assumera avec efficacité et professionnalisme à l’agence judiciaire du Trésor et de la comptabilité publique d’Abidjan, adoubé de sa qualité de juge d’instruction (1996-1999).
Le colis intellectuel et la trop grande expérience du soldat, étaient largement suffisants pour parler et agir en sa faveur.
En avril 1999, il est nommé Commissaire du Gouvernement par interim, avant d’y être confirmé plus tard, courant mars de l’année 2000.
Marié et père de cinq enfants s’illustre également bon écrivain, pour avoir été l’auteur d’un intéressant ouvrage intitulé « Traite de procédure pénale militaire, en ce moment en usage dans des écoles militaires, de police et de gendarmerie. Le commissaire du Gouvernement est membre du POOL D’EXPERTS, du comité nationale de lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits.
Cerises sur le gâteau, l’Ivoirien reste le premier magistrat officier général en Afrique, et se classe par ailleurs quatrième au monde.
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