Leur rencontre est si rare qu’elle est en soi une petite victoire. Côte à côte à Juba, la capitale sud-soudanaise, le président Salva Kiir et Riek Machar ont annoncé, le 17 décembre, qu’ils s’engageaient à former un gouvernement d’union nationale, rapporte Al-Jazeera, avant la date butoir de février.

Point crucial de l’accord de paix signé en septembre 2018, la formation d’un gouvernement consensuel avait dû être reportée en novembre de cette année. Un nouveau délai qui avait fait craindre que les deux ennemis plongent à nouveau le pays dans l’impasse.

Cette fois-ci, Salva Kiir et son ex-vice président ont promis que l’exécutif serait formé “même si tous les désaccords n’étaient pas réglés”, poursuit Al-Jazeera“Le cessez-le-feu sera prolongé, personne ne veut replonger le pays dans la guerre”, a assuré le chef du plus jeune État du monde. Les deux hommes doivent notamment s’entendre sur la démobilisation des combattants, leur cantonnement dans des camps et la réinsertion d’une partie d’entre eux dans la société civile.

Un rapprochement qui intervient alors que les pressions internationales se sont accentuées ces derniers jours. “Lundi [16 décembre], les États-Unis ont imposé des sanctions à l’encontre de deux hauts responsables soudanais [le ministre de la Défense et le vice-ministre des Affaires étrangères], les accusant d’alimenter le conflit, et se disant prêts à imposer d’autres sanctions”, explique la chaîne de télévision qatarie sur son site internet. Les États-Unis avaient rappelé leur ambassadeur pour consultations, mi-novembre, après que les deux hommes avaient échoué à se mettre d’accord.

Indépendant en 2011, le Soudan du Sud a plongé en 2013 dans une guerre civile qui a fait quelque 400 000 morts.