Côte d’Ivoire | Cette anecdote concernant une jeune dame prénommée Nathalie est hallucinante.

Agée seulement de 26 ans, la jeune demoiselle a fait connaissance de son statut sérologique en février 2017 lors d’un programme sociale de don de sang au centre hospitalier et universitaire (CHU) de Bouaké (deuxième grande ville, au centre du pays).

Curieusement, après cette opération de partage, toute la communauté était informée de la nature de son statut. Très vite, ce cas isolé de la jeune dame est devenu sujet de conversation suivi de son rejet systématique par son entourage immédiat. En Afrique, la profession médicale exige pourtant des praticiens la protection des personnes porteuses de la maladie, en gardant top secret les résultats de leur positivité. Mais hélas!

En dépit de l’engagement et de la détermination des administrations africaines, le phénomène continue de prendre de l’ampleur

« A la maison, elle avait désormais son assiette, sa cuillère et ses propres ustensils de cuisine, et une petite chambre en dehors de la grande cours qui lui servait de couchette . Nathalie ne pouvant pas supporter ces moqueries, injures et discriminations, décida alors de mettre un terme à son existence en ingurgitant une forte dose de composants toxiques », raconte déçu et triste son cousin Binjamin.

Son corps sans vie fut retrouvé tôt le matin d’hier 26 janvier 2019, traînant à même le sol à l’extrémité du quartier.

Afin d’éviter tous risques de contamination, la communauté décide alors de l’incinérer. Une pratique pourtant méconnue dans cette partie du pays fondamentalement attachée au christianisme.

La gente féminine reste curieusement la plus affectée par la pandémie

Des personnes témoins des faits expliquent avec peine les détails déshumanisants qui ont précédé l’incinération du corps de la défunte à un endroit du quartier, loin du cimetière municipal.

<<Elle a été considérée comme étant le symbole de la honte et de l’échec. Son corps était donc devenu tel un vulgaire colis dont il fallait vite se débarrasser>>, se rappelle encore ce septuagénaire du nom de N’Goran.

Il est bon ici d’indiquer à l’ensemble des ivoiriens, que les personnes vivant avec le vih-sida sont aussi des être humains qui méritent respect, protection et considération. Les gouvernants devront pouvoir tout mettre en œuvre pour éviter à l’avenir une autre Nathalie.

F.M.E