Les acquéreurs estiment avoir été lésés et escroqués
Lancés l’année dernière, à grand renfort médiatique, les travaux de construction du nouveau stade olympique d’Abidjan progressent, à la grande joie des officiels ivoiriens qui attendent mettre un point d’honneur sur la qualité de l’organisation, notamment en sa rubrique « accueil » et « sécurité ».
Samedi dernier, en début d’après-midi, notre équipe de reportage s’y était transportée, en vue de constater l’évolution matérielle et véritable des travaux.
À quelques encablures du site, un groupes d’adultes, regroupés, bavardent à haute voix, proférant par occasion, des menaces du genre à attirer l’attention « de l’opinion nationale, des partenaires de l’État ivoirien et des chancelleries occidentales », sur ce qu’ils qualifient « d’irresponsable ».
Seulement, à écouter les contestataires, lorsque le problème de leur relocalisation s’était posé, au lendemain de la démolition de leurs installations, l’ancien ministre de la construction d’alors, Isaac De, leur aurait dit que l’enveloppe nécessaire pour le processus de dédommagement et de purge d’un nouveau site, serait prête. Ce dernier, selon Fofana Kassoum, leur porte-parole, leur aurait notamment conseillé de se « regrouper et de parler d’une même voix ».
« Ce qui fut fait et nous avons par ailleurs adressé des courriers au chef du gouvernement, au Président de la république, ainsi qu’a la première dame, que nous suppliions à s’intéresser à ce cas social…vers la fin, le ministère nous a indiqué qu’un nouveau site de 96 hectare avait été trouvé pour nous. Ce périmètre est contigu au village Ébimpé. Un plan cadastral avait même été tiré. Alors que nous attendions de nous y retrouver et reprendre à vivre convenablement, le directeur de l’urbanisme, aidé du géomètre du ministère de la construction, à savoir le nommé Yapo Richard ainsi que du topographe, Kouamé N’Goran Jean Claude, curieusement, nous apprendront que la communauté villageoise d’Ébimpé refuserait de nous recevoir…chose que nous refusons de comprendre, car complètement absurde… », explique Kassoum. Idem pour Vassiriki Samaké et Attossi Assalé. Tous les deux, avaient bâti sur le site. Le premier, qui y avait par ailleurs réalisé un logement et une mosquée, raconte que « des mains souterraines, tapis au ministère de la construction s’activent à tirer avantage de la situation, en exploitant leur détresse ». Du coup, a-t-il martelé, « on veut nous larguer dans la zone de petit Akoupé, distant de 15 km d’Ébimpé, au lieu de nous orienter vers ce nouveau site choisi par l’État… »
« J’ai 68 ans et je suis obligé d’élire domicile dans un container avec mes deux femmes et mes enfants. Je fut le voisin de feu Nabintou, la génitrice du Président de la République, à Dabou. J’entretenais de bons rapports de voisinage avec elle. Monsieur Ouattara et ses collaborateurs sont allés trop loin qu’on imaginait », s’est en revanche justifié Doumbia Karamoko, relativement remonté contre les collaborateurs techniques du chef de l’État, qu’il accuse de ne pas faire correctement leur travail d’accompagnement.
« C’est une tentative d’arnaque que nous n’accepterons pas », prévient Doumbia Abdoul Karim, trésorier, au titre de l’association des acquéreurs.
Frustrés, voir désabusés, à les entendre parler, les acquéreurs expliquent dans la foulée, avoir approché le premier magistrat de la commune d’Ayama, pour lui exposer leurs cauchemar.
« Pour l’instant, c’est l’unique autorité qui a compris notre situation et qui estime que l’on devait nous sortir de cette impasse qui ne fait pas honneur à la Côte d’Ivoire. Par ma voix, nous le saluons au passage », a conclu Fofana Kassoum. Vivement une solution !