🛑 TRIBUNE | 46 soldats ivoiriens, les leçons de Bamako !

🛑 TRIBUNE | 46 soldats ivoiriens, les leçons de Bamako !

✍️ Par Toure Vakaba du Kabadougou

Passons l’éponge sur les faits et circonstances qui ont conduit à leur arrestation suivie de leur placement sous mandat de dépôt. Minimisons les mois de rétention qui ont privé ces ivoiriens de leur liberté élémentaire, oublions également les 72 heures de procès et le verdict expéditif qui incluait la peine capitale contre les trois jeunes dames de ce contingent qui aura produit suffisamment de spectacles.

Faisons l’effort de laisser tomber les innombrables dégâts causés par ces nombreux illettrés maliens, ivoiriens, et leurs soutiens divers, qui ne savaient rien pourtant des détails de cette crise…qui s’étaient impunément reconvertis en censeurs durant tout ce temps, confondant par moment torchons, serviettes et nappes de table.
De part et d’autre, c’était la foire aux invectives, injures et provocations, qui ont rendu finalement très dure, une diplomatie qui doutait et patinait du jour au jour.

À l’opposé de cette avalanche de menaces et intimidations ordurières, qui s’abattait sur ce remuant dossier criminel, le colonel malien est étrangement demeuré dans ses bottes, reléguant bien souvent sa part de riposte à des collaborateurs qui avaient manifestement la langue virile et pendante, ne laissant passer aucun coup de pied provenant de l’adversaire.

Le directeur de la junte au pouvoir à Bamako est resté, tout au long de cette crise, un soldat froid mais relativement malin et prudent. Un état d’esprit qui lui a permi de mettre en déroute l’orgueil et l’appétit vorace de la communauté des états de Afrique de l’ouest (CEDEAO) et comparses, qui avaient cru pouvoir faire recettes miracles pour apporter satisfaction à la classe dirigeante ivoirienne.

Tél un invertébré qui reste une boule de chaire et d’arrêtes, avouons que Goïta Assimi a réussi l’exploit de plier en quatre (4) cette institution régionale fantoche que de nombreux intellectuels en Afrique n’hésitent plus à qualifier de «machin».
Son actuel commandement, assuré par un novice qui s’ignore, le bisseau guinéen Ambalo, reste un personnage controversé qui déteste à volonté le fonctionnement pourtant très efficace du puissant couroas de la diplomatie et de la courtoisie.
Cet homme avait sciemment fermé les yeux sur les vrais enjeux de cette crise, appuyant le chef de l’État ivoirien qui avait imprudemment mis la charrue avant les bœufs .

Le président ivoirien, Ouattara Alassane, que de chercher à résoudre tranquillement le problème avec son grand voisin, a cru pouvoir axphicier la junte et l’économie malienne en instrumentalisant tous les leviers et structures à sanction régionales et internationales…malheureusement en vain.
Revenu bredouille de cette campagne infructueuse et humiliante, il était bon pour Ouattara Alassane, ses amis et soutiens, de faire définitivement profil bas et parler clairement aux maliens. Ce qui est advenu.

Avant de prendre sa décision d’ordonner la relaxe des prisonniers ivoiriens, Koulouba a bien voulu s’adresser à la classe politique ivoirienne, à l’Afrique , au monde, mais surtout à Ambalo, le fameux chef en exercice de la CEDEAO. Le tout dans un langage franc, direct, mais surtout Militaire.

On retiendra de ce discours asserbe et virulent porté par ce solide officier supérieur nommé Abdoulaye Maïga, un avertissement «claire et net».
Le prĂ©sident de la RĂ©publique du Togo, Faure GnassingbĂ©, restera l’unique personnalitĂ© africaine Ă  bĂ©nĂ©ficier et recevoir la primeur de la parole d’honneur du prĂ©sident malien.

Le choix de ce fils d’ancien président n’est ni fortuit ni un hasard, car il reste l’un des rares sur le continent à ne pas toujours partager les avis et agissements du chef de exécutif ivoirien en l’occasion de moments importants où se décide généralement l’avenir du continent.
Les règles diplomatiques aidant, Il s’était lui-même alors transporté à Bamako, écouter le malien, ensuite à Abidjan pour non seulement parler au président Ouattara, non sans rassurer celui-ci de la relaxe totale des soldats retenus à la gendarmerie de Bamako.

Les ivoiriens sont donc rentrés hier, peu avant minuit, après une escale effectuer à Lomé, occasion de traduire leur reconnaissance au voisin togolais, qui a pesé de toute sa puissance dans le dénouement de ce scandale qui a failli pulvériser la région.

On retiendra dĂ©sormais comme leçon, que la courtoisie, le respect et le bon ton, restent irrĂ©versiblement les règles d’or d’une diplomatie fructueuse et fĂ©conde.

On dira tout simplement, «tout est bien, qui fini bien» !
Merci et honneur à vous président Goïta.
Vive l’amitié ivoiro malienne, vive l’Afrique !

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