Le chef de file de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido a affirmé lundi que certaines personnes qui s’étaient dites prêtes à suivre son appel au soulèvement militaire contre Nicolas Maduro mardi dernier « n’ont pas tenu parole », tout en assurant que le changement était « très proche » au Venezuela, lors d’un entretien accordé à l’Agence France-Presse lundi 6 mai.
« Certaines personnes n’ont pas tenu parole. (…) Cela ne signifie pas qu’elles ne le feront pas sous peu », a expliqué Juan Guaido au sujet de cet appel lancé le 30 avril aux aurores près d’une base militaire de Caracas, qui s’est finalement dégonflé au cours de la journée.
« Il est évident qu’aujourd’hui, le mécontentement est généralisé et les forces armées n’échappent pas à la règle », a indiqué le chef de file de l’opposition, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis. « Des conversations ont lieu (…) avec des responsables civils et militaires », a assuré le président du Parlement, âgé de 35 ans.
« Je suis très optimiste »
Juan Guaido était apparu mardi dernier dans une vidéo tournée aux abords de la base de La Carlota, aux côtés de l’opposant Leopoldo Lopez. Il avait revendiqué le soutien d’un groupe de soldats entrés en rébellion contre Nicolas Maduro, et avait appelé les forces armées, pilier du système politique et économique au Venezuela, à le rejoindre. L’armée n’a pas suivi cet appel au soulèvement, mais il a déclenché des manifestations-monstres dans tout le Venezuela mardi et mercredi. Mardi soir, Nicolas Maduro a affirmé que cette « escarmouche putschiste » avait été déjouée et il a promis de punir les « traîtres ».
Selon Juan Guaido, la « faiblesse » du chef de l’Etat vénézuélien devrait « bientôt » mener à un changement de gouvernement dans ce pays qui traverse une crise politique doublée d’une très grave crise économique.
Pour Juan Guaido et ses partisans, Nicolas Maduro est un « usurpateur » qui se maintient au pouvoir sur la base des résultats de l’élection présidentielle « frauduleuse » de l’an dernier. En retour, le président vénézuélien accuse Juan Guaido de vouloir fomenter un « coup d’Etat » avec l’aide des Etats-Unis.