Alors que les premiers chars occidentaux promis à Kiev commencent à être livrés, les soldats ukrainiens accueillent ce nouveau matériel avec une certaine réserve. En cause, les conditions d’acheminement très délicates mais également l’utilité relative de certains chars sur le terrain ou encore le risque de former trop rapidement les équipages.
C’est avec circonspection que les officiers ukrainiens voient affluer une partie des chars promis par les Occidentaux pour les aider à résister à l’envahisseur russe. Si ce matériel tant attendu suscite un espoir certain, son arrivée sur le territoire ukrainien requiert une organisation extrêmement pointilleuse. La réception des engins devra s’effectuer de nuit et comprendra de nombreux arrêts dans des lieux bien choisis comme des hangars ou des forêts depuis l’ouest de l’Ukraine. L’objectif : éviter le regard des satellites et des drones russes.
Une logistique contraignante
Par ailleurs, la mise en place des chaînes logistiques de réparation et d’approvisionnement en carburant pose problème selon un officier rencontré sur place par Europe 1. D’après lui, le Abrams américain fonctionne avec une turbine et nécessite ainsi un carburant d’avion ainsi qu’un approvisionnement dédié.
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Le militaire s’interroge également sur le char Leopard 1 qui ne présenterait que peu d’avantages par rapport aux vieux T-64, si ce n’est une capacité à bouger plus rapidement. Et le type d’obus utilisé offrirait une utilité limitée sur le champ de bataille actuel. Si l’officier reconnaît qu’il est tout de même plus confortable de bénéficier d’un attirail militaire plus étoffé, il redoute également les conséquences qu’engendrerait une formation trop hâtive des équipages. En l’espace d’un mois environ, son unité a perdu 20 tanks sur 30 avec des hommes entraînés, parfois de façon accélérée, pour répondre aux besoins immédiats de la guerre.