Dans une attaque sans précédent, le conseiller à la sécurité nationale américain, John Bolton, a clairement menacé de sanctions, lundi 10 septembre, les magistrats de la Cour pénale internationale (CPI) s’ils s’en prennent à des Américains, à Israël ou à d’autres alliés de Washington.
« Nous allons interdire à ces juges et procureurs l’entrée aux Etats-Unis. Nous allons prendre des sanctions contre leurs avoirs dans le système financier américain, et nous allons engager des poursuites contre eux dans notre système judiciaire. »
Devant la Federalist Society, une organisation conservatrice de Washington, il a accusé la juridiction internationale chargée de juger notamment les crimes de guerre et contre l’humanité, dont Washington n’est pas membre, d’être « inefficace, irresponsable et carrément dangereuse ». Il a dénoncé la possibilité d’une enquête contre des militaires ayant servi en Afghanistan.
« Pour nous, la CPI est déjà morte »
Début novembre 2017, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait annoncéqu’elle allait demander aux juges l’autorisation d’ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis dans le cadre du conflit afghan, notamment par l’armée américaine. En Afghanistan, les Etats-Unis sont toujours à la tête d’une coalition militaire qui a renversé le régime des talibans fin 2001.
« A tout moment, la CPI pourrait annoncer l’ouverture d’une enquête formelle contre ces patriotes américains », a expliqué le conseiller de Donald Trump. « Aujourd’hui, à la veille du 11 septembre » et de l’anniversaire des attentats de 2001 qui avaient déclenché l’opération en Afghanistan, « je veux adresser un message clair et sans ambiguïté de la part du président des Etats-Unis : les Etats-Unis utiliseront tous les moyens nécessaires pour protéger nos concitoyens et ceux de nos alliés de poursuites injustes de la part de cette cour illégitime », a-t-il martelé.
« Nous n’allons pas coopérer avec la CPI, nous n’allons pas lui fournir d’assistance, nous n’allons pas adhérer à la CPI. Nous allons laisser la CPI mourir de sa belle mort », car, « pour nous, la CPI est déjà morte », a-t-il insisté.
Il a aussi mis en garde contre d’éventuelles enquêtes visant Israël à l’instigation de l’Autorité palestinienne. « Si la Cour s’en prend à nous, à Israël ou à d’autres alliés des Américains, nous n’allons pas rester silencieux », a prévenu John Bolton, annonçant une série de mesures de rétorsion possibles, dont des sanctions contre le personnel de la CPI.