Quand des drones à 500 dollars démolissent des tanks à 10 millions…
Les chars de combat américains démontrent une vulnérabilité inédite sur le champ de bataille.
L’invasion russe de l’Ukraine démontre depuis plus de deux ans maintenant comment la guerre moderne est transformée par l’usage de drones de combat.
Leur champ d’action de plus en plus large et leur précision commencent également à causer des ravages aux plus puissantes des armes, dont le char américain Abrams.
Le véhicule blindé de combat de près de 55 tonnes semble démontrer une vulnérabilité inédite sur le front ukrainien.
Selon un haut responsable américain, cité par le New York Times, 5 des 31 Abrams livrés par les États-Unis aux forces armées ukrainiennes l’automne dernier ont été détruits au cours des deux derniers mois en Ukraine.
Vulnérabilité
Au moins trois autres chars ont été modérément endommagés, selon le colonel Markus Reisner, un instructeur militaire de l’armée autrichienne qui suit de près la manière dont les armes sont utilisées – et perdues – dans la guerre en Ukraine, rapporte le journal américain.
Ces chars de combat principaux, pourtant dotés de puissantes capacités, démontrent une vulnérabilité problématique aux attaques de drones.
Équipés d’une caméra qui transmet des images en temps réel à leur pilote, les drones à vue à la première personne, ou FPV, peuvent atteindre ces mastodontes de 55 tonnes, symbole de la puissance américaine selon le New York Times, à leurs endroits les plus vulnérables, explique l’expert militaire.
Les FPV permettent ainsi de frapper les chars Abrams là où leur blindage lourd est le plus fin : au sommet, au niveau du bloc-moteur arrière, et dans l’espace entre la coque et la tourelle.
Ou comment des drones à 500 dollars peuvent causer la destruction d’une des armes les plus modernes dont le prix est estimé à… 10 millions de dollars.
Ont-ils « leur place dans la guerre du XXIe siècle » ?
Le colonel Reisner assure, dans les colonnes du Times, que ces appareils guidés à distance ont également été utilisés par les Russes dans plusieurs cas pour « achever » des chars déjà endommagés par des mines ou des missiles antichar afin d’empêcher qu’ils soient récupérés sur le champ de bataille et réparés.
Des éléments qui font penser au New York times que les drones FPV vont « réécrire la manière dont [le char de combat] sera utilisé dans les conflits futurs » jusqu’à se demander s’ils ont « leur place dans la guerre du XXIe siècle ».
Oryx, le site d’analyse militaire qui décompte les pertes sur la base de preuves visuelles, dénombre un total de 796 chars de combat ukrainiens détruits ou capturés depuis le début de l’invasion à grande échelle, tandis que la Russie en a perdu 2.900.