L’OTAN et la Russie se dirigent vers un abandon du traité sur le contrôle des forces nucléaires de portée intermédiaire
Moscou veut convaincre que son nouveau missile de portée intermédiaire est conforme à cet accord signé en 1987.
Le texte, signé après la crise des euromissiles des années 1980, quand l’Union soviétique avait déployé des missiles SS-20 et entraîné une riposte américaine en Europe, devrait donc être officiellement enterré le 2 février par Donald Trump. Le président proclamera très probablement le retrait des Etats-Unis, avec le soutien des pays alliés. C’est à cette date qu’arrivera à échéance un ultimatum lancé, en décembre 2018, par les pays de l’Alliance atlantique.
Washington réclame à Moscou la destruction de ses tout nouveaux missiles de croisière – SSC-8 ou Novator 9M729 – qui, selon les Etats-Unis, violent les règles du traité, qui visait à l’élimination des missiles nucléaires et conventionnels d’une portée de 500 à 5 500 km. La Russie affirme que la portée de ses Novator est de moins de 500 km ; l’OTAN et les Etats-Unis soutiennent qu’ils peuvent atteindre 1 500 km, et donc frapper un pays européen en quelques minutes.
La Russie s’est résignée à présenter, le 23 janvier, le système de missile incriminé. Journalistes et attachés militaires étrangers avaient été conviés, mais une majorité d’attachés occidentaux ont boudé la manifestation. En présence du vice-ministre des affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, l’armée voulait expliquer pourquoi, selon elle, le 9M729, capable de transporter une charge nucléaire, ne viole pas le traité FNI, puisque son rayon d’action, avec son système de lancement Iskander-M, ne dépasserait pas 480 km.
Opération de communication
« Le 9M729 est la version modernisée du 9M728, dont la puissance de l’ogive a été accrue, a détaillé le général Mikhaïl Matveievski, commandant des forces des fusées stratégiques. A cause de cela, la taille de la fusée s’est allongée de 53 cm et une version spéciale du lanceur, qui peut porter quatre 9M729 au lieu de deux, a dû être développée. » Selon l’officier, plus de cent lancements effectués entre 2008 et 2014 sur un terrain militaire du sud-ouest de la Russie ont eu lieu et aucun n’a dépassé la limite fixée par le traité.