Côte d’Ivoire | Tabagne | Par TOURÉ Vakaba
Au terme de sa quatrième édition qui s’est tenue entre le 12 et le 16 novembre dernier, la fête du roi, sinon l’Adayé Kessiè, est manifestement devenu l’un des rendez-vous culturels des plus suivis de la planète, avec pour cadre, une petite enclave logée à l’extrême-est ivoirien, nommée Tabagne, dans la région du Gontougo (terminologie concédée à l’issue du dernier découpage administratif du pays)
Les deux premiers jours, à savoir mardi et mercredi, prévus pourtant pour l’entame effective des festivités, les festivaliers locaux ont plutôt assisté à l’entrée progressive et bruyante dans la principauté de Tabagne, de délégations étrangères venues des quatre coins du monde, notamment du Ghana voisin, terre ancestrale et allié stratégique et fraternel du peuple brong.
Les ghanéens s’y sont transportés en grand nombre, occasion de faire de ce carnaval qui se déroule une fois l’année, une rare opportunité de partage, d’unité et de cohésion, avec leurs frères brongs retenus en côte d’Ivoire au moyen d’un passé controversé et diversement interprété par certains historiens. Ils y étaient par ailleurs solidement conduits par la ministre brong du Ghana ainsi que le roi des brong du même nom. Un impressionnant protocole qui aura, durant plusieurs dizaines de minutes, remuer une foule en liesse, relativement curieuse, venue sûrement apprécier la gigantesque richesse du peuple brong.
Un démarrage en fanfare
Les hostilités atteindront leur vitesse de croisière en cette fin d’après-midi du jeudi 14 novembre 2019, alors que font leur entrée, des officiels, partenaires de ce magnifique instant de fête, dont surtout le ministre du tourisme et des loisirs, Siandou Fofana, les représentants des ministres de la culture et de la francophonie Maurice Bandama, « empêché », et ceux venus au nom du ministre de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Marietou Koné, ainsi que leurs délégations respectives, sous les ovations nourries de l’ensemble des douze peuples qui forment royalement le peuple brong, à savoir, les brong, nafana, gbin, koulango, lobi, agni bini, dêga, agni bôna, agni bagaribo, malinké, noumou, koulango de Nassian…sous l’autorité suprême et le magestueux regard intimidateur du roi des brongs, sa majesté nana Adingra Kouassi Aguyemann, tout puissant et souverain.
À sa prise de parole, Siandou Fofana a dit la « fierté du gouvernement ivoirien » face aux succès répétés de « …l’adayé-Kessiè, lequel, en seulement quatre éditions, est rapidement devenue une manifestation culturelle majeure à tous égards… ».
<<Nous introduiront une communication en conseil de Gouvernement pour que l’Adayé-Kessiè soit désormais inscrit au titre des dépenses de l’État et que cela devienne institutionnel>>.
Le ministre ivoirien du tourisme et des loisirs a par ailleurs indiqué vouloir réfléchir avec les partenaires en vue de donner en l’Adayé-Kessiè, une posture internationale.
Un festival dédié au roi..une occasion où les tambours sont aussi rois!
Moment intense et fortement significatif, l’Adayé-Kessiè à fini par convaincre les dirigeants ivoiriens par son caractère rassembleur, à mesure d’apporter un sérieux appui aux relations fraternelles et lointaines existantes entre la Côte d’Ivoire et le Ghana d’une part, et pourrait potentiellement servir de déclinaison pour le processus de réconciliation et de cohésion sociale jusque là balbutiant.
Suite à une opération de planting d’arbres et une balade guidée au village touristique effectués la veille [15 novembre, journée nationale de la paix], en compagnie de la ministre brong du Ghana, et qui a vu la présence effective des chefs de services et autorités administratives du Gontougo, avec à leurs côtés, le ministre ivoirien de l’agriculture, Kobena Kouassi Adjoumani, le lendemain samedi va connaître une animation aux couleurs de grands jours, pour avoir eu l’honneur d’accueillir le vice-président de la République, Duncan Kablan Daniel.
Arrivé au petit matin du samedi, à bord d’un hélicoptère de commandement, l’adjoint au président de la république de Côte d’Ivoire a été accueilli à sa descente sur un tarmac improvisé à l’occasion par l’ensemble du corps préfectoral, avec à sa tête le préfet de région et préfet du département du Gontougo, entouré également des chef de services, sans oublié l’appui remarqué d’un détachement des forces armées de Côte d’Ivoire, placé sous le contrôle du colonel Morou Ouattara […] Demain, la suite!
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