Cette dame, mère d’une victime couchée à même le sol, à l’entrée principale du centre des grands brûlés, filiale de Samu, sise au CHU de Cocody, dit s’interroger sur l’avenir de sa progéniture.

Les faits remontent au dimanche 23 décembre 2018 aux environs de 19h dans un sous quartier d’Abobo dénommé Agbekoi. La scène du crime est à l’intersection dune voie publique en cours de réfection. En ce lieu, se dresse un petit entrepôt de commercialisation de gaz butane. Seulement, l’établissement est étrangement logé dans une des nombreuses pièces d’une concession communément surnommée « cour commune ».

Plusieurs témoins interrogés expliquent qu’au moment ou se produisait le drame, les enfants au maître des lieux, depuis une des pièces du magasin, s’activaient à extraire du gaz d’autres bouteilles pour les dispatcher en d’autres plus petites, au moyen de raccords obtenus à la criée,  histoire de satisfaire aux demandes accrues de la clientèle qui prépare les fêtes de fin d’année. Le dangereux exercice s’était tout le temps déroulé sans couac, jusqu’à cette terrible nuit du dimanche.

En effet, les raccords ont subitement pété et les enfants à la manœuvre n’ont pu maitriser la fuite à haut débit provenant des bombonnes. C’est alors que les unes après les autres, telles des « missiles sol aires », elles se sont retrouvées en feu ardent à l’intérieur même de la concession, où elles ont réussi à éventrer toiture, portes et fenêtres, obligeant ses occupants à sortir de leurs appartements. En plus des écoliers qui étudiaient autour d’une table, des trois enfants au propriétaire du dépôt, plusieurs autres personnes, surprises par les flammes, ont été gravement blessées et se trouvent en ce moment en soin intensif au service des grands brûlés du centre hospitalier universitaire de cocody.

 » J’étais assis chez moi, en compagnie de parents venus me rendre visite, lorsque nous entendions un bruit assourdissant. Mon frère cadet, lui avait pensé à une crevaison de pneu, moi j’avais plutôt pensé au pétards. C’est au même moment qu’arrive mon épouse toute tremblante me demandant de joindre rapidement sur son téléphone le propriétaire du dépôt de gaz dont l’établissement serait en feu. À notre arrivée sur les lieux, c’était déjà presque trop tard, car plusieurs personnes étaient gravement blessées par les flammes. À l’aide d’un gbaka, nous les avons transporté vers l’hôpital général d’Abobo et ensuite au CHU de Cocody… » raconte, entre deux sanglots l’imam Koné El’Hassan, qui ajoute,

« J’ai moi même utilisé ma propre voiture pour convoyer à l’hôpital les victimes Kamagaté Nassau, Yao Amenan Edwige et Abou Koné, qui sont respectivement retournés à domicile la même nuit , après des soins intensifs. Toutes les autres, au nombre de dix, ont été retenues au service des grands brûlés du CHU de Cocody. Malheureusement que parmi celles-ci, les nommés Berté Ismaël, 13 ans, Konaté Oumar, Oulé Issa, 10 ans ont rendus l’âme. C’est seulement hier samedi que nous avons inhumé ce dernier au cimetière d’Abobo. La communauté musulmane du quartier se joint à moi pour présenter nos condoléances attristées à toutes ces victimes, qui sont nos enfants… »

À en croire l’imam Koné, l’homme d’affaires, propriétaire du dépôt, à la base du massacre, Koné Siriki serait gardé à vue au violon du commissariat du 15 èm arrdt d’Abobo, et attendrait d’être présenté au procureur de la République, près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan Plateau. Une source introduite raconte que l’individu a été cueilli à l’esplanade du service des grands brûlés du CHU de Cocody, alors qu’il prenait tranquillement son repas.

« Croyant pouvoir échapper à la justice, Siriki à fait délibérément rependre la version selon laquelle l’accident serait parti de pétards lancés à partir de l’extérieur par des gamins » dixit Kamagaté, agent de sécurité, parent à plusieurs victimes du drame.

La liste complète des victimes:

Kamagaté Mariam (13 ans décédée), Kamagaté Nanzo (40 ans), Koné Ouada Siaka (15 ans), Koné Kibafori Moustapha (20 ans), Koné Abdoulaye (33 ans), Konaté Oumar (décédé), Berté Ismaël (13 ans décédé), Oulé Mariam (13 ans), Oulé Issa (10 ans décédé), Sanogo Saïdou (16 ans), Kamagaté Nassau, Yao Amena Edwige, Abou Koné.

NB: Les trois dernières personnes ont été autorisées à prendre leurs soins à domicile.

Une enquête de Touré Vakaba

By AGM News

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