L’Algérie et le Nigéria sont devenus deux fournisseurs de gaz importants pour la France en 2022, selon un rapport du ministère de la Transition énergétique. Fortement dépendant des importations des énergies fossiles, Paris tente ainsi de diversifier ses approvisionnements après le resserrement des vannes russes.
Une dépendance accrue à l’Afrique. Tentant de se sevrer du gaz russe en 2022, la France a dû se tourner vers d’autres producteurs pour sécuriser ses stocks, comme le montre une étude du ministère de la Transition énergétique.
Si les États-Unis sont devenus le premier fournisseur pour Paris (25% des entrées brutes), l’Algérie (8%) et le Nigéria (2%) ont aussi su profiter de nouvelles opportunités. Par contre, le gaz russe continue de couler vers l’Hexagone à hauteur de 15%, en dépit des sanctions européennes.
Cependant, tous ces efforts n’ont pas permis de contenir les prix. En 2022, la facture énergétique 2022 de la France a presque triplé. Pour le seul gaz, elle a fait un bond encore plus fort, ayant été multipliée par 3,4 fois, « un niveau record », selon l’instance française.
Idem pour les importations de l’or noir
Ces deux pays africains s’illustrent aussi du côté des livraisons de pétrole. Le Nigéria est ainsi le troisième fournisseur pour la France en 2022, suivi de l’Algérie, avec respectivement 4,2 et 3,7 mégatonnes équivalent pétrole (Mtep) livrées.
Les perturbations sur les marchés pétroliers sont d’ailleurs scrutées avec attention en France, car le pays ne produit quasiment plus de brut et reste très dépendant des importations, souligne le ministère de la Transition énergétique:
« La France ne produisant quasiment plus de pétrole, son approvisionnement en produits à distiller, en quasi-totalité du pétrole brut, repose aujourd’hui presque entièrement sur les importations. En 2022, les importations de pétrole brut ont augmenté de 20,5%, à 41,9 Mtep », explique ainsi le rapport publié le 28 septembre.
La France continue en outre à acheter du charbon, domaine dans lequel l’Afrique du Sud s’illustre, représentant 13% des importations. Le Président Emmanuel Macron avait pourtant promis de fermer les dernières centrales à charbons de France en 2022. Une promesse battue en brèche par la crise énergétique dans le sillage du conflit en Ukraine.
Pas suffisant pour couvrir les pertes russes
Si certains pays africains tirent donc leur épingle du jeu pour approvisionner les pays européens, leur apport pourrait ne pas suffire à combler le vide laissé par la Russie. Le nouveau gazoduc transsaharien (NIGAL ou TSG) ne pourra notamment pas charrier des volumes suffisants de gaz nigérian vers l’Europe, expliquait récemment à Sputnik Choeib Boutamine, directeur général de la société de conseil algérienne Ranadrill.
Si la France a fait tout son possible pour assurer ses stocks en prévision de l’hiver à venir, les prix du gaz devraient cependant se maintenir sur « un plateau haut », avait averti Engie en juillet. Les tarifs pourraient varier entre 50 et 60 euros le mégawattheure et ce, jusqu’en 2027. Soit deux fois plus que le prix moyen sur la période 2015-2020, selon le fournisseur français