TRIBUNE | Yamoussoukro, ville musée, en l’abri des vestiges !

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✍️Par Toure Vakaba du Kabadougou

Cette dure définition correspond pourtant trait pour trait à ce morceau de terre, logé au centre du pays, (206 kms d’Abidjan), qui a vu naître Félix Houphouët-Boigny, courant 1905.

De son vivant, ce premier chef de l’administration post coloniale, en avait fait une obsession, un culte.
Il y a par ailleurs bâti sa demeure qui s’étand à perte de vue, sous des branches d’une forêt de cocotiers et d’espèces sauvages diverses.

Le 21 mars 1983, Yamoussoukro se voit alors brusquement arracher de son statut de gros village pour devenir officiellement la capitale politique de Côte d’Ivoire. Le rêve du président revêt d’un caractère ferme et irréversible. La transition brutale, quand à elle, va nécessiter la mobilisation de gros moyens humains, financiers et matériels…pour d’innombrables investissements qui ont, à cette époque, pulvérisé les caisses de la banque du trésor, essentiellement alimentées par les revenus issus des matières premières.

Tout le périmètre est érigé en chantier. Le vrombissement des caterpillars, bulldozers, soutenus d’un génie civil de première main, recruté depuis l’extérieur, va durer plusieurs années, pour sortir de ce sol poussiéreux, dur comme l’acier, une ville cinq étoiles.

Félix Houphouët-Boigny décède en décembre 1993, plongeant ainsi son peuple dans un deuil imprévisible et une impréparation difficile à porter.
L’État, ses démembrements et ses soutiens étrangers sont aux abois.
Passés le feuilleton ordurier de la succession, la santé politique et administrative du pays, se reconstitue progressivement.

Yamoussoukro peut encore espérer mais pas si longtemps. Le village d’houphouët-Boigny est désormais le théâtre de pugilats politiques d’une indécence à donner froid dans le dos.
Ouattara Alassane et Aimé Bédié Henri Konan s’étaient alors qualifiés de s’adonner à une bagarre digne des microbes d’Abobo et qui aura imprudemment duré plusieurs années.

Début 2006, Laurent Gbagbo (2000-2010), reprend le dossier directeur de la ville, espérant pouvoir y déposer au moins, une couche de peinture.
Au moyen d’une coopération fructueuse, obtenue avec le peuple de chine, il parvient à y construire la maison des députés. Un immense bâtiment de plusieurs pièces, soutenu par de colosses colonnes de piliers, fondus en du béton armé.
Le président est stopé dans cette dynamique par un coriace corridor. Son administration se heurte à une trésorerie manifestement agonisante. Les caisses publiques n’ont pas la puissance répondante pour supporter cette ligne budgétaire hors norme.

À cette Auguste institution dédiée aux différents travaux du perchoir, s’ajoute bien d’autres, comme la résidence des Houphouet, la fondation Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, l’hôtel président, les grandes écoles, mais surtout la basilique Notre Dame de la paix, un des plus gros sanctuaires au monde.
À l’occasion de sa conquête du pouvoir, Ouattara Alassane a consacré un chapitre entier à la ville de Yamoussoukro. Au moyen d’une rubrique exclusive, confinée dans son programme de gouvernement de 99 pages, caractère 14, le chef de l’État actuel a même juré d’y aménager, avant d’abandonner cette prétention, une fois aux affaires. Il y avait même prêté serment en avril 2011.

Tél qu’envisager au départ, le transfert des missions diplomatiques et la délocalisation de certaines institutions de la République, à partir d’Abidjan, n’ont jamais été effectifs.

Il ne reste plus de cette ville wagon, que des vestiges d’une belle demoiselle qui a pris de l’âge, froissée, fanée, qui ne séduit plus ses courtisans, et clairement abandonnée à son propre sort. Il ne reste plus qu’à s’y transporter, en l’occasion de cérémonie publiques, escortés par des gyrophares, à bord de bolides de dernière génération, occuper ses espaces de récréation au moyen des deniers publics, festoyer sur ses restes, sans aucune retenue, sans vergogne !
Ici, on est né avant la honte.

On a envie de la qualifier de ville musée. Les bâtiments et symboles de la République sont en ruine, les officiels y trouvent néanmoins l’opportunité de s’y distraire à volonté. La vieille dame à perdu de sa beauté et sa splendeur. Plus personne ne veut l’épouser !
À quand la renaissance de Yamoussoukro ?

TRIBUNE | Yamoussoukro, ville musée, en l’abri des vestiges !

✍️Par Toure Vakaba du Kabadougou

Cette dure définition correspond pourtant trait pour trait à ce morceau de terre, logé au centre du pays, (206 kms d’Abidjan), qui a vu naître Félix Houphouët-Boigny, courant 1905.

De son vivant, ce premier chef de l’administration post coloniale, en avait fait une obsession, un culte.
Il y a par ailleurs bâti sa demeure qui s’étand à perte de vue, sous des branches d’une forêt de cocotiers et d’espèces sauvages diverses.

Le 21 mars 1983, Yamoussoukro se voit alors brusquement arracher de son statut de gros village pour devenir officiellement la capitale politique de Côte d’Ivoire. Le rêve du président revêt d’un caractère ferme et irréversible. La transition brutale, quand à elle, va nécessiter la mobilisation de gros moyens humains, financiers et matériels…pour d’innombrables investissements qui ont, à cette époque, pulvérisé les caisses de la banque du trésor, essentiellement alimentées par les revenus issus des matières premières.

Tout le périmètre est érigé en chantier. Le vrombissement des caterpillars, bulldozers, soutenus d’un génie civil de première main, recruté depuis l’extérieur, va durer plusieurs années, pour sortir de ce sol poussiéreux, dur comme l’acier, une ville cinq étoiles.

Félix Houphouët-Boigny décède en décembre 1993, plongeant ainsi son peuple dans un deuil imprévisible et une impréparation difficile à porter.
L’État, ses démembrements et ses soutiens étrangers sont aux abois.
Passés le feuilleton ordurier de la succession, la santé politique et administrative du pays, se reconstitue progressivement.

Yamoussoukro peut encore espérer mais pas si longtemps. Le village d’houphouët-Boigny est désormais le théâtre de pugilats politiques d’une indécence à donner froid dans le dos.
Ouattara Alassane et Aimé Bédié Henri Konan s’étaient alors qualifiés de s’adonner à une bagarre digne des microbes d’Abobo et qui aura imprudemment duré plusieurs années.

Début 2006, Laurent Gbagbo (2000-2010), reprend le dossier directeur de la ville, espérant pouvoir y déposer au moins, une couche de peinture.
Au moyen d’une coopération fructueuse, obtenue avec le peuple de chine, il parvient à y construire la maison des députés. Un immense bâtiment de plusieurs pièces, soutenu par de colosses colonnes de piliers, fondus en du béton armé.
Le président est stopé dans cette dynamique par un coriace corridor. Son administration se heurte à une trésorerie manifestement agonisante. Les caisses publiques n’ont pas la puissance répondante pour supporter cette ligne budgétaire hors norme.

À cette Auguste institution dédiée aux différents travaux du perchoir, s’ajoute bien d’autres, comme la résidence des Houphouet, la fondation Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, l’hôtel président, les grandes écoles, mais surtout la basilique Notre Dame de la paix, un des plus gros sanctuaires au monde.
À l’occasion de sa conquête du pouvoir, Ouattara Alassane a consacré un chapitre entier à la ville de Yamoussoukro. Au moyen d’une rubrique exclusive, confinée dans son programme de gouvernement de 99 pages, caractère 14, le chef de l’État actuel a même juré d’y aménager, avant d’abandonner cette prétention, une fois aux affaires. Il y avait même prêté serment en avril 2011.

Tél qu’envisager au départ, le transfert des missions diplomatiques et la délocalisation de certaines institutions de la République, à partir d’Abidjan, n’ont jamais été effectifs.

Il ne reste plus de cette ville wagon, que des vestiges d’une belle demoiselle qui a pris de l’âge, froissée, fanée, qui ne séduit plus ses courtisans, et clairement abandonnée à son propre sort. Il ne reste plus qu’à s’y transporter, en l’occasion de cérémonie publiques, escortés par des gyrophares, à bord de bolides de dernière génération, occuper ses espaces de récréation au moyen des deniers publics, festoyer sur ses restes, sans aucune retenue, sans vergogne !
Ici, on est né avant la honte.

On a envie de la qualifier de ville musée. Les bâtiments et symboles de la République sont en ruine, les officiels y trouvent néanmoins l’opportunité de s’y distraire à volonté. La vieille dame à perdu de sa beauté et sa splendeur. Plus personne ne veut l’épouser !
À quand la renaissance de Yamoussoukro ?

Cette dure définition correspond pourtant trait pour trait à ce morceau de terre, logé au centre du pays, (206 kms d’Abidjan), qui a vu naître Félix Houphouët-Boigny, courant 1905.

De son vivant, ce premier chef de l’administration post coloniale, en avait fait une obsession, un culte.
Il y a par ailleurs bâti sa demeure qui s’étand à perte de vue, sous des branches d’une forêt de cocotiers et d’espèces sauvages diverses.

Le 21 mars 1983, Yamoussoukro se voit alors brusquement arracher de son statut de gros village pour devenir officiellement la capitale politique de Côte d’Ivoire. Le rêve du président revêt d’un caractère ferme et irréversible. La transition brutale, quand à elle, va nécessiter la mobilisation de gros moyens humains, financiers et matériels…pour d’innombrables investissements qui ont, à cette époque, pulvérisé les caisses de la banque du trésor, essentiellement alimentées par les revenus issus des matières premières.

Tout le périmètre est érigé en chantier. Le vrombissement des caterpillars, bulldozers, soutenus d’un génie civil de première main, recruté depuis l’extérieur, va durer plusieurs années, pour sortir de ce sol poussiéreux, dur comme l’acier, une ville cinq étoiles.

Félix Houphouët-Boigny décède en décembre 1993, plongeant ainsi son peuple dans un deuil imprévisible et une impréparation difficile à porter.
L’État, ses démembrements et ses soutiens étrangers sont aux abois.
Passés le feuilleton ordurier de la succession, la santé politique et administrative du pays, se reconstitue progressivement.

Yamoussoukro peut encore espérer mais pas si longtemps. Le village d’houphouët-Boigny est désormais le théâtre de pugilats politiques d’une indécence à donner froid dans le dos.
Ouattara Alassane et Aimé Bédié Henri Konan s’étaient alors qualifiés de s’adonner à une bagarre digne des microbes d’Abobo et qui aura imprudemment duré plusieurs années.

Début 2006, Laurent Gbagbo (2000-2010), reprend le dossier directeur de la ville, espérant pouvoir y déposer au moins, une couche de peinture.
Au moyen d’une coopération fructueuse, obtenue avec le peuple de chine, il parvient à y construire la maison des députés. Un immense bâtiment de plusieurs pièces, soutenu par de colosses colonnes de piliers, fondus en du béton armé.
Le président est stopé dans cette dynamique par un coriace corridor. Son administration se heurte à une trésorerie manifestement agonisante. Les caisses publiques n’ont pas la puissance répondante pour supporter cette ligne budgétaire hors norme.

À cette Auguste institution dédiée aux différents travaux du perchoir, s’ajoute bien d’autres, comme la résidence des Houphouet, la fondation Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, l’hôtel président, les grandes écoles, mais surtout la basilique Notre Dame de la paix, un des plus gros sanctuaires au monde.
À l’occasion de sa conquête du pouvoir, Ouattara Alassane a consacré un chapitre entier à la ville de Yamoussoukro. Au moyen d’une rubrique exclusive, confinée dans son programme de gouvernement de 99 pages, caractère 14, le chef de l’État actuel a même juré d’y aménager, avant d’abandonner cette prétention, une fois aux affaires. Il y avait même prêté serment en avril 2011.

Tél qu’envisager au départ, le transfert des missions diplomatiques et la délocalisation de certaines institutions de la République, à partir d’Abidjan, n’ont jamais été effectifs.

Il ne reste plus de cette ville wagon, que des vestiges d’une belle demoiselle qui a pris de l’âge, froissée, fanée, qui ne séduit plus ses courtisans, et clairement abandonnée à son propre sort. Il ne reste plus qu’à s’y transporter, en l’occasion de cérémonie publiques, escortés par des gyrophares, à bord de bolides de dernière génération, occuper ses espaces de récréation au moyen des deniers publics, festoyer sur ses restes, sans aucune retenue, sans vergogne !
Ici, on est né avant la honte.

On a envie de la qualifier de ville musée. Les bâtiments et symboles de la République sont en ruine, les officiels y trouvent néanmoins l’opportunité de s’y distraire à volonté. La vieille dame à perdu de sa beauté et sa splendeur. Plus personne ne veut l’épouser !
À quand la renaissance de Yamoussoukro ?