Éditorial | CI: Ouattara est il certain de gagner la présidentielle?

Éditorial | CI: Ouattara est il certain de gagner la présidentielle?
Chef de l’État sortant, Ouattara Alassane continue d’entretenir le doute sur sa candidature à sa succession en 2020

Abidjan | Alors que le pays aborde une autre saison pluvieuse avec ses innombrables inconnues, alors que les stations météo, soutenues par le gouvernement, multiplient les prospections et les alertes inquietantes, maraboutant sur de possibles inondations dues à de fortes précipitations suspendues dans l’air, la classe politique ivoirienne est encore en quête d’une identité significative. Que ce soit du côté de la mouvance présidentielle que de l’opposition dont le nouveau visage s’intitule désormais Guillaume Soro, aucune association politique jusque là, ne peut raisonnablement prétendre gagner en un seul tour, une élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Du moins, dans leurs recompositions actuelles. Curieusement, le désordre et la cacophonie se sont relogés là où les choses sérieuses devraient pouvoir s’installer pour amorcer des perspectives lumineuses, et intellectuellement lisibles. Après avoir dynamité l’ancienne constitution qui semblait juridiquement lui poser une foule d’ennuis, et réécrire une autre qui répond à sa convenance, le Président sortant Ouattara Alassane n’a pas encore dit, en des termes très claires qu’il ne se représenterait pas, créant du coup un suspens profond qui pourrait relativement profiter à Guillaume Soro dont les partisans ont ouvertement mis au grand jour sa probable candidature.

Le président du rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix [RHDP unifié], continue pourtant d’user d’atermoiements et de devinettes, autour de cette question centrale qui intéresse pourtant au plus haut niveau ses partisans. Jusqu’alors, le président du tout Puissant parti démocratique de Côte d’Ivoire [PDCI], l’ancien chef de l’État Bédié Konan Henri Aimé, a pris une retraite stratégique, passant la main à son <<fils Guillaume>>, qui, manifestement défriche le terrain politique, depuis son départ de la tête de l’Assemblée Nationale du pays. De l’est à l’ouest, et du nord au sud en passant par le centre, Guillaume Soro se rend partout et parle beaucoup, livrant très souvent des secrets d’État dont les teneurs ont tendance à rallier des foules de citoyens en sa cause. Le jeune opposant raconte avoir été <<victime d’ingratitude>> de la part de <<personnes qui ont préférées plutôt la compagnie d’arrivistes qui ignorent pourtant tout des fondamentaux d’une si longue histoire qui a conduit le rassemblement des républicains et le Président Ouattara au pouvoir>>.

Décapité par la faute de ses propres élites, le front populaire ivoirien [FPI], est encore à un stade où il lui sera quasiment impossible de produire une candidature sérieuse à cette date. Partagés qu’ils demeurent, entre rejoindre le camp Bédié, Soro, Affi N’guessan, où crever à la touche d’une compétition souveraine, où ses militants avaient pourtant la possibilité de créer la surprise, la joie de la <<liberté conditionnelle>> de Laurent Gbagbo, a malheureusement échoué à réhabiliter une famille politique importante, profondément désagrégée par des palabres interminables

Se dégagent cependant deux hommes, deux anciens collaborateurs. Ouattara Alassane et son <<jeune homme>>  Guillaume Soro se connaissent particulièrement <<très bien>>. Ils se sont côtoyés durant des moments bons et difficiles. Depuis la défection du second, la sérénité semble avoir pris une douche froide dans leur bastion commune, au nord du pays. Les militants sont désormais partagés entre suivre l’un ou l’autre. Toujours à l’affût, le président du PDCI, <<frustré et désabusé>>, pourrait constituer un redoutable piège de dernières minutes.

Touré Vakaba

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