Par TOURÉ VAKABA

Tous contre une candidature qui dérange! Le chef de l’État ivoirien sortant devrait sans doute regretter cette sortie « hasardeuse » qui a mis diplomates et justiciables ivoiriens en transe.

Une candidature qu’il affirmera d’ailleurs au moyen d’un ton relativement guerrier…avec des gestes de doigts aux rôles saisissants. Alors que les ivoiriens continuent de scander « NON! », appuyés de constitutionnalistes professionnels, tels les ministres Martin Bléou et Francis Wodié, qui fut par ailleurs le premier à occuper les fonctions de président du conseil constitutionnel, au lendemain de son accession au pouvoir, Alassane Ouattara, lui, est plutôt à la cherche de soutiens extérieurs, espérant donner poids et volume à sa soif démesurée d’y demeurer.

Au moment où de gigantesques manifestations contre sa candidature s’étendent sur tout le pays, en dépit de leur interdiction, l’administration américaine exige quand à elle, du président, plus d’ouverture démocratique, mais aussi, de la lumière sur les tueries qui ont émaillé ces manifestations dont la majeure partie s’est achevée en émeutes. En plus de la colère yankee, il faudra citer toutes ces organisations de défense des droits de l’homme qui n’ont pas hésité à dénoncer de la barbarie sur certains manifestants, qu’elles ont immédiatement attribué aux forces de l’ordre ivoiriennes.

À Paris par contre, rien n’a filtré pour l’heure, des démarches parrainées par l’ancien président Nicolas Sarkozy pour faire accepter par le pays de Molière, une couleuvre difficile à avaler. Le couple est désespérément dans l’impasse. Le volume de la chaine relationnelle a vieilli et s’est drastiquement épuisé, les temps ayant changé.

Pourtant, à écouter les rédactions occidentales dans le déroulé de leurs différents journaux, il n’y a aucun doute sur la volonté européenne et américaine, de rejet systématique d’une candidature qui pue de l’exagération.

En Afrique de l’ouest, le président ivoirien n’a plus bonne presse, comparé à ses premières années passées au Palais.

Maliens et burkinabés accusent Alassane Ouattara d’être à l’origine de leurs souffrances…citant à souhait sa « mauvaise gestion des affaires compaoré et Ibrahim Boubacar Kéïta ».
Nombreux restent également ses homologues sur le continent, qui lui reprochent sa « trop grande suffisance à savoir et à pouvoir tout faire »…au point de  » faire ce qu’il ne lui a pas été demandé ».

La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, née de la volonté des africains eux-mêmes, est aussi étrangement devenue une grosse victime du président, qui s’est tout le temps refusé d’accepter ses délibérations.

« Halte à la présidence à vie ! » C’est aussi le titre du manifeste co-signé par trois écrivains, le guinéen Tierno Monénembo, l’ivoirienne Véronique Tadjo et le camerounais Eugène Ébodé…pour dénoncer des coups d’État constitutionnels en cours notamment à Abidjan, Conakry, Ndjaména…

Comme on peut le voir, Alassane Ouattara et son régime continuent de subir un lynchage international sans précédent, histoire de forcer le candidat du Rhdp à revenir sur une vielle décision.

Les ivoiriens devront s’attendre les jours et heures à venir à une nouvelle programmation du calendrier électoral, le temps de résoudre le « cas Ouattara », et d’assainir un « fichier électoral truffé de noms de défunts et de non ivoiriens ». Peut-être unique voie de sortie de crise.

By AGM News

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