Par TOURÉ VAKABA | Les lendemains des violents conflits Ă©lectoraux qui avaient Ă©clatĂ© dans la rĂ©gion du Moronou (pĂ´le est ivoirien), n’avaient laissĂ© aucun ivoirien indiffĂ©rent. Mieux, ils ont eu le mĂ©rite d’arracher momentanĂ©ment de leurs fonctions respectives, des cadres qui ne s’y transportaient qu’à l’occasion de funĂ©railles ou de cĂ©rĂ©monies festives. Cette fois, tous s’y sont retrouvĂ©s, qui, pour apporter compassion et produits pharmaceutiques, qui d’autres, pour faire don de gĂ®tes et couverts.

Une Ă©quipe de reportage de AGM News s’est autorisĂ©e Ă  tracer l’officier gĂ©nĂ©ral et commissaire du gouvernement, l’Amiral Ange Kessi KouamĂ©, cadre du terroir, qui a fait feu de tous bois pour s’entourer de toutes les forces vives du petit dĂ©partement d’Arrah dont il est par ailleurs issue, Ă  l’effet de prĂŞcher la cohĂ©sion et la tranquillitĂ© entre les communautĂ©s vivant dans cette province ivoirienne. RĂ©cit !

La ville d’Arrah et environ ont miraculeusement Ă©chappĂ©s aux violents affrontements qui ont mis Ă  feu et Ă  sang une grande partie du Moronou, notamment Bongouanou (chef lieu de rĂ©gion) et Mbatto, zone forestière, particulièrement fertile, habitĂ©e par de nombreuses communautĂ©s allogènes et allochtones. Des rixes d’une rare violence avaient occasionnĂ©es la morts, au moyen d’armes blanches et de fusils artisanaux, de plusieurs habitants.

À Arrah par contre, les citoyens ont tranquillement accomplit leur droit de vote dans la convivialité.
S’il revient unanimement de saluer la sagesse et la disponibilitĂ© du peuple Ahua, avec en sa tĂŞte Nana Tehoua 2, appuyĂ© de collaborateurs engagĂ©s, en l’image de Nana Tanoh, la prompt implication du très charismatique Amiral Ange Kessi KouamĂ©, chef du Parquet militaire d’Abidjan, par ailleurs commissaire du Gouvernement, fut d’une ponctualitĂ© saisissante.
Dès le petit matin du 23 octobre dernier, alors que de folles rumeurs faisant Ă©tat de l’arrivĂ©e imminente d’un groupe de dĂ©placĂ©s venant des zones touchĂ©es par les violences, qui se dirigerait vers Arrah, le haut gradĂ© prendra aussitĂ´t langue avec le gouverneur (prĂ©fet), les chefs coutumiers et bien d’autres forces vives, Ă  l’effet de convoquer une rĂ©union d’urgence, histoire d’éviter Ă  Arrah, un Ă©ventuel chaos.

« Autant prévenir que guérir » avait martelé l’officier général, manifestement loin d’être aux abois et sûr de cette démarche protocolaire.
Vendredi 28 octobre, 48h avant l’entame du scrutin prĂ©sidentiel, le magistrat militaire, puisant dans sa grande expĂ©rience acquise au service de la justice, s’est qualifiĂ© Ă  occasionner un dĂ©jeuner familial autour duquel il s’était retrouvĂ© avec les reprĂ©sentants de toutes les associations de jeunesse de la ville. Ordre du jour, « sauver Arrah et son peuple » !
« chers jeunes frères, je ne vous vois pas en partisans d’un parti politique quelconque, mais en fils, en frère (…) », avait il introduit, s’adressant Ă  ses convives. « Ne voyez pas en moi, ni le gĂ©nĂ©ral, ni le Commissaire du Gouvernement…voyez plutĂ´t votre frère, votre papa et dites-moi tout. L’essentiel pour ces retrouvailles, c’est de nous parler sans tabou pour ressouder nos petites fissures pour faire renaitre sur notre terre, la paix, l’équilibre et la cohĂ©sion (…) », a expliquĂ© l’illustre collaborateur du prĂ©sident de la rĂ©publique Alassane Ouattara.

« Vous avez vos Ă©tudes Ă  terminer, vous avez votre avenir devant vous, vous allez par la suite chercher de l’emploi et fonder plus tard une famille. Ne vous battez pas, ne vous entretuĂ©s point. Je comprends que vous ne soyez pas d’accord, ce qui est de votre droit mais ne brutalisez pas et n’Ă´tez pas la vie Ă  votre prochain. Ne jamais, alors lĂ  jamais du tout, incendier les bien d’une personne parce qu’on n’a pas la mĂŞme apprĂ©ciation des choses (…)
(…) Forcement, dans les jours ou mois Ă  venir, des caravanes de rĂ©conciliation sillonneront le pays, et vous n’aurez que vos yeux pour regretter et vos cĹ“urs meurtris. Bien sĂ»r qu’avec nos diffĂ©rences, que nous pouvons vivre ensemble. Aimons la vie, donc protĂ©geons la. » a conseillĂ© le fonctionnaire qui a promis une suivie rĂ©gulière des recommandations acquises en l’occasion de cette rencontre.

Théâtre de violents affrontements ayant fait des morts et des blessés, le Moronou aura payé un lourd tribut durant les manifestations dirigées contre la candidature à un troisième mandat du président de la république sortant. Pour cause, le président du Front populaire Ivoirien (FPI) est originaire de Bongouanou, alors que la ville natale de l’ancien chef de l’État (1993-1999), doyen et chef de file de l’opposition, Henri Konan Bédié, y est mitoyenne à seulement une heure de voiture, plus loin dans la région du « iffou ».

Avant de quitter ses invitĂ©s, l’Amiral Ange Kessi KouamĂ© a promis recevoir les dix meilleurs jeunes planteurs du dĂ©partement. « Je voudrais qu’il y ai beaucoup de Ange Kessi un jour, mais je souhaite vivement que nous ayons de nombreux Ahouo Tanoh, du nom de ce deuxième plus grand planteur de CĂ´te d’Ivoire » a-t-il conclut.
Alors que beaucoup d’ivoiriens le croyait uniquement utile pour traquer errements et dĂ©linquance au sein des armĂ©es, l’Amiral Ange Kessi qui prouve par ces dĂ©marches citoyennes, empreintes d’amour et de fraternitĂ©, avoir plusieurs cordes en son arc, reste dĂ©sormais un vĂ©ritable rĂ©conciliateur sur lequel toute une rĂ©gion pourrait compter. Reproduction interdite

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