Par TOURÉ Vakaba | Sur le continent africain et au delà, il restera sans nulle doute l’un des procéduriers militaires des plus doués et respectés de sa génération. L’application du droit, il en a fait non seulement son sacerdoce, mais surtout l’essentiel de son quotidien.

Sous les casernes, l’énoncé de son seul nom donne froid dans le dos. Ses vingt une (21) années passées en la tête du très redouté tribunal militaire d’Abidjan, a fait de l’amiral Ange Kessi Kouamé, un magistrat crains, adulé et respecté. L’officier général a vu défiler de nombreux régimes, ainsi qu’une foule de gouvernements, aussi bien divers, capricieux que difficiles. Le fonctionnaire a cette manie de gérer les méthodes et humeurs de toutes ces hiérarchies respectives…au point ou il revient quasiment impossible à ses mandants de se passer de sa monumentale expérience de procédurier de carrière. En dehors de ses grands atouts d’excellent soldat, le marin reste un humaniste à exception parlante.

À maintes occasions, il en a manifesté la preuve, jusqu’à cette brillante médiation entre communautés, vivant sur ses terres d’Arrah, avant et pendant les opérations électorales recentres, qui aura eu le mérite d’éviter à ce modeste département logé dans le Moronou, de potentielles remous, aux conséquences très souvent ordurières, voir dramatiques.

Aussi, le commissaire du gouvernement s’est toujours dressé aux côtés des siens, durant des moments difficiles. Si ce n’est des dons en nature dans bien des cas, constitués de mobiliers et leurs lots d’équipements, ce sont des variantes souventes fois, faites d’espèces sonnantes, trébuchantes. Interrogés, nombreux sont ses compatriotes qui jubilent et pensent que ce « fils prodige est un don du ciel Â».

QUI EST ANGE KESSI KOUAMÉ ?

Loger son regard sur le parcourt intellectuel de l’illustre intéressé, c’est avoir le tournis.

Pour faire une connaissance biologique avec ce général aux deux étoiles, retournons en 1974, année qui le verra orienter au lycée moderne d’Abengourou.

Particulièrement brillant, Ange se distingue et se voit orienter en 1981, au prestigieux lycée technique, logé dans le quartier présidentiel d’Abidjan Cocody. Il part de cet établissement avec en poche un baccalauréat série B, issu des sciences économiques.
Nous sommes en 1984, le lycéen, à 23 ans seulement, présente une licence d’économie appliquée.

De 1985 à juin 2013, le jeune Kessi Kouamé ange Bernard fera une maitrise en économie des entreprises ; un diplôme d’étude approfondie (DEA-économie privée, recherches opérationnelles) ; un diplôme du cycle supérieur de l’administration de la marine, dans la ville de Cherbourg en France, d’où il revient major de sa promotion ; diplôme du cycle supérieur (option magistrature) obtenu à l’école nationale d’administration d’Abidjan (ENA). ; Master en droit maritime, un diplôme obtenu en l’Institut de droit international pour la défense décroché dans la ville de Dills Newport, au États-Unis ; formation avancée en droit international, droit humanitaire, droit international des opérations militaires et justice militaire comparée ( MLDP/ILOMO) ; diplôme de justice naval de Newport, Rhodes Island, au États-Unis.

UN SOLDAT À L’ITINÉRAIRE À RENDRE JALOUX

De l’année 1987 à celle menant à 2018, le brillant académicien étonne de par son parcourt manifestement étonnant. Il ira de promotion en promotion.
Enseigne de vaisseau de deuxième classe (sous lieutenant 1987) ; Enseigne de vaisseau de première classe (lieutenant 1988) ; lieutenant de vaisseau (capitaine 1994) ; capitaine de corvette (capitaine 2000) ; capitaine de frégate (lieutenant colonel 2005) ; capitaine de vaisseau (colonel 2012) ; capitaine de vaisseau major (colonel major 2016) ; Contre-amiral (général de brigade 2018).

Le magistrat militaire croupit désormais sous le poids de ses solides galons et insignes militaires, obtenus de haute lutte cérébrale.

De 2001 à 2018, il est respectivement fait chevalier dans l’ordre du mérite ivoirien, obtient la médaille des forces armées, il est fait officier de l’ordre du mérite, et ensuite, officier du mérite maritime.

Et ce n’est guère tout ! Courant 1999, il reçoit, surpris, une lettre officielle du haut commandement de la très respectée gendarmerie sénégalaise, pour sa brillante participation au séminaire sur la sécurité transfrontalière, organisée en juillet de la même année par le « Défense Institute of International Legal Studies (Dills Newport) au États-Unis.

Le temps faisant son chemin, le haut gradé, du haut de son impressionnant parcours, devient très important, respecté et théoriquement incontournable.
Kessi Kouamé Ange Bernard est sollicité de partout, histoire de partager sa gigantesque et riche expériences sur la justice militaire, le droit international humanitaire et le droit de guerre, mais aussi, d’en apprendre d’avantage.

UN TOUR DU MONDE FRUCTUEUX

C’est ainsi que d’Abidjan à Niamey, via Fort Leavenworth (Kansas, USA), Dakar (Sénégal), Rhodes (Grèce), Montréal (Canada), San Remo (Italie), Windhoek (Namibie), Tunis (Tunisie), Québec City (Canada), Lilongwe (Malawi), Lisbonne (Portugal), l’officier général, doublé de sa qualité de haut magistrat, participera notamment à diverses réflexions se rapportant aux crimes et à la profession militaire.

On pourrait noter entre autre, un important stage sur les enquêtes anti détournement et corruption à Montréal ; un séminaire de la société internationale de droit de la guerre à Rhodes ; un séminaire de formation de l’institut de droit international pour la défense, sur la justice militaire, effectué en Abidjan ; un forum international sur les enjeux du droit militaire en Afrique, à l’initiative de US-Africom, en mars 2013 à Lilongwe ; Un congrès de la société internationale de droit militaire et de droit de la guerre à Lisbonne ; une conférence régionale sur l’impunité, l’accès à la justice et les droits de l’homme dans le contexte des nouvelles menaces visant la paix et la sécurité en Afrique de l’ouest et au sahel à Niamey ; une conférence du centre d’études de droit militaire à Bruges en Belgique ; paneliste, représentant la Côte d’Ivoire au forum mondial sur la justice à la Haye.

Eminent membre de la société internationale de droit militaire et de droit de la guerre, Kessi Kouamé Ange Bernard reste également un instructeur en droit international humanitaire.
Ajoutons à cela, les charges d’études que le fonctionnaire assumera avec efficacité et professionnalisme à l’agence judiciaire du Trésor et de la comptabilité publique d’Abidjan, adoubé de sa qualité de juge d’instruction (1996-1999).
Le colis intellectuel et la trop grande expérience du soldat, étaient largement suffisants pour parler et agir en sa faveur.

En avril 1999, il est nommé Commissaire du Gouvernement par interim, avant d’y être confirmé plus tard, courant mars de l’année 2000.

Marié et père de cinq enfants s’illustre également bon écrivain, pour avoir été l’auteur d’un intéressant ouvrage intitulé « Traite de procédure pénale militaire, en ce moment en usage dans des écoles militaires, de police et de gendarmerie. Le commissaire du Gouvernement est membre du POOL D’EXPERTS, du comité nationale de lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits.

Cerises sur le gâteau, l’Ivoirien reste le premier magistrat officier général en Afrique, et se classe par ailleurs quatrième au monde, dans un environnement concurrentiel historiquement mené par les Etats-Unis et l’Europe de l’ouest.

SON PROJET IMMÉDIAT : UN LIVRE INTITULÉ « LES GRANDS PROCÈS DU TMA Â»

« Les grands procès du Tribunal Militaire d’Abidjan (TMA) Â», C’est le livre témoin d’une vie magistrale au service de l’Etat, du peuple ivoirien et de son armée. Avant son retrait de son mythique bureau du Parquet militaire d’Abidjan majestueusement logé dans le quartier chic de Cocody Angré, l’amiral Kessi compte écrire et mettre à disposition du personnel militaire et du grand public africain, ainsi qu’à l’échelle internationale, un livre inédit, qui reviendra  sur de grands et douloureux procès tels celui en rapport avec le charnier de Yopougon, l’assassinat du général Robert Guéi et de son épouse Doudou Rose, le complot dit du « cheval blanc Â», l’assassinat crapuleux de Jean Hélène, alors correspondant de Radio France Internationale (RFI) ainsi que bien d’autres affaires criminelles qui ont profondément terni l’imposante image des armées. Un autre moment exceptionnel qu’attendent de nombreux ivoiriens et africains. (Tous droits réservés)

By AGM News

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