Par Touré Vakaba
Entreprendre de rallier Odienné à partir du sud ivoirien, redevient une corvée. Le bitume posé d’il y a à peine cinq ans, pour soulager les usagers, tapis dans cette moitié septentrionale du pays, s’est littéralement éclipsé, donnant lieu à d’innombrables crevasses, juste utiles pour bénir et promouvoir de spectaculaires accidents de routes.
Distant d’environ 826,8 kms du district autonome d’Abidjan, j’ai intentionnellent exclu la piste du voyage par voie du ciel et me suis alors imposé l’impitoyable calvaire de ce gigantesque tronçon qui s’étale à perte de vue, et qui démarre à partir des 206 kms plats de l’intimidante «autoroute du nord» ou «la nationale A1».
Mon objectif était avant tout, de pouvoir revoir parents, amis et autres rescapés de la famille nucléaire…Ensuite, voir de mes propres yeux l’impressionnant nouvel dispositif de sécurité qui quadrie désormais cette grande région, frontalière avec les grands voisins maliens et guinéens. J’y reviens rarement, du fait des charges interminables liées à mes activités professionnelles. Parti d’Abidjan samedi 14 septembre dès 7 h, à la faveur des cérémonies commémoratives du Mawlid musulman, j’ai pu poser les pieds au centre ville du district d’Odienné peu avant 20 h 30, après que la généreuse Peugeot 406 de couleur verte citron qui me transportait, achevait étonnement de ravaler plusieurs centaines de kilomètres dans ses roues, sans arrêt, ni couac.
Les petites minutes acquises pour l’approvisionnement à la pompe du fuel, n’ont nullement impacté le temps mis pour achever cet imprenable périple. Depuis Abidjan, ce petit matin là , et sur conseil de mon frère cadet, je choisi l’itinéraire Bouaflé-Zuenoula-Vavoua-Seguela-Kani-Boundiali-Odienné.«C’est le moindre mal», m’a-t-il dit !La peur est alors à son paroxysme, le doute aussi.
Les pluies torrentielles qui pilonnent sans relâche certaines colonnes de ce tronçon, pourraient trahir cet avis proposer par le frère. N’empêche que j’accepte de risquer. De toutes les façons, je devais vaille que vaille, éviter les contournements qui m’entraineraient sur les voies ordurières reliant Korhogo-Boundiali-Odienné, ou Man-Duekoué-Biankouma-Touba-Odienné. Alors là , pas du tout ! (…)(N’oubliez pas de lire la suite de cette fascinante expédition dans l’intimité cartographique du nord-ouest ivoirien).