Une enquête de TOURÉ VAKABA | Depuis plusieurs jours, les véhicules à usage commercial communément appelés « taxis compteurs », observent un arrêt de travail.
Interrogés, des professionnels, figures significatifs de la corporation, dénoncent unanimement, l’intrusion « impunie » de véhicules banalisés, au service d’une entreprise logée dans le digital, surnommée « Yango ».
« Nous payons 43 000 FCFA d’assurance, payons les cartes de stationnement, la patente, les droits de lignes et bien d’autres obligations financières pour pouvoir librement circuler. Ce qui n’est pas le cas pour les individus sous contrat avec Yango. Ils sont tapis dans des véhicules personnels, munis d’assurance de promenades dont la valeur ne dépasse même pas 17 000 FCFA , échappant de ce fait au régime auquel nous sommes soumis (…) », rappelle l’Ivoirien Raphaël Kouassi, la trentaine révolue, dénonçant un « laxisme du gouvernement ».
«L’État ivoirien à peut-être un projet cachet pour contrôler le secteur, et nous conduire à l’abandon, car, depuis plusieurs jours que nous observons ce mouvement de grève, il n’a apporté aucune réponse saisissante. C’est déplorable », s’indigne le transporteur.
Bien avant les opérateurs de la filière taxi, ceux sont les conducteurs de minibus surnommés « gbakas » qui se bagarraient contre des « Yambolos », ces délinquants qui se font abusivement appelés syndicalistes et qui sèment terreur et tristesse dans le milieu des transports. Ces individus, dont le métier semble plus vieux que la prostitution, exigent, dans une impunité absolue, d’importants numéraires qui peuvent aller jusqu’à 20 000 FCFA par « gbaka », au nom d’un certain « droit de sol ».
Voulant crier leur ras-le-bol, face à ce terrorisme urbain, de nombreux acteurs exerçant sur le tronçon Bingerville/Adjamé, ont manqué de près d’y laisser leur vie, face à des cohortes de voyous qui voulaient les contraindre à la reprise, sous la menace d’armes blanches, de gourdins et d’autres objets contondants. Les choses vont rentrer dans l’ordre le lendemain, sans aucun intéressement notable du gouvernement, dans un flou amusant et théâtral.
Sans être alarmiste, on apprend également que ce instant d’humeur des conducteurs de minibus assurant la desserve d’Abidjan à Bingerville qui n’avait « pas été correctement résolu », pourrait s’étendre à l’ensemble du grand Abidjan et de l’intérieur du pays, si les collaborateurs du chef de l’État Alassane Ouattara, restaient indéfiniment reclus dans leur silence.
Ajouter à ce malaise dangereux et ambiant, la montée en puissance du racket. Malgré qu’ils sont punis à chaque audience criminelles, par le parquet militaire d’Abidjan, des fonctionnaires de police et de gendarmerie, fidèlement abonnés à ce crime dégoûtant, y restent encore et curieusement intraitables.
« Il se murmure que les grandes compagnies de transports envisageraient d’observer eux également, un arrêt momentané de travail, espérant avoir une réponse claire précise du gouvernement », alerte Doumbia Boiké, transporteur et propriétaire d’une petite compagnie de transport desservant le sud-ouest ivoirien.
«C’est d’hommage, mais lorsque j’avais été reçu, il y a plus de trois mois par le ministre Koné Mamadou en charge des transports, j’avais planté devant celui-ci les risques de mécontentement des transporteurs, face à l’impossibilité du gouvernement à s’y impliquer vigoureusement et sérieusement pour y mettre de l’ordre. Ce jour là, j’ai pensé que nous travaillerions ensemble, lui étant collaborateurs du pouvoir exécutif et nous dans les rôles de transporteurs, pour arriver à un assainissement certain de notre corporation…Il m’avait demandé de travailler à unir tous les transporteurs, sans exclusive, afin de créer un cadre permanent de réflexion sur le sujet. J’avais réuni les conducteurs de tous bords à mon bureau d’Adjamé et avions recensé les maux qui fragilisent notre secteur d’activité. Malheureusement, je fait des mains et pieds depuis plusieurs mois, pour rendre compte au ministre Koné Mamadou, en vain. Et c’est vraiment triste que nous soyons abandonnés de cette manière. On aurait pu éviter ça», s’indigne FOFANA Soumaïla, président du Syndicat national des transporteurs terrestre de Côte d’Ivoire (SYNTT-CI), l’unique entité par ailleurs bénéficiaire d’un agreement à agir dans ce domaine relativement vital dans la chaîne de fonctionnement du pays.
Pourquoi le ministère en charge des transports évite-t-il les organisations constituées, qui restent pourtant les interlocuteurs réels et concrets du gouvernement auprès de la profession transport ?
Qu’est ce qui explique l’abandon de cette importante activité par les différents régîmes en Côte d’Ivoire ?
Qui a intérêt à voir les transporteurs vivre tout le temps dans la pauvreté et le dénouement ?
Le flou, le désordre et la chienlit profite à qui au juste ?
En quoi est ce que le ministre Amadou Koné en charge des transports est il utile, pour informer judicieusement le gouvernement et le président de la république, en vue de résoudre clairement et sincèrement les soucis qui se posent aux transporteurs ? Pourquoi ? pourquoi er pourquoi ?
Autant d’interrogations qui agacent !